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Sonné, le RN refuse d'évoquer l'après Marine Le Pen
information fournie par Reuters 01/04/2025 à 12:26

La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite Rassemblement National (RN) Marine Le Pen

La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite Rassemblement National (RN) Marine Le Pen

PARIS (Reuters) -Secoué par la condamnation lundi de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, le Rassemblement national (RN) a martelé mardi qu'il n'était pas question de renoncer à la candidature de sa cheffe de file pour le prochain scrutin présidentiel en dépit de la période d'inéligibilité qui la frappe désormais.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné lundi Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans applicable immédiatement, la jugeant coupable de détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires des eurodéputés du Front national, ce qui compromet fortement sa candidature à l'élection présidentielle de 2027.

Tout en concédant que les chances de la députée RN sont minces, les nombreux représentants du parti invités mardi des radios et des chaînes de télévision ont répété à l'envi l'argument selon lequel "il existe un chemin étroit" et qu'ils feront tout pour l'emprunter, refusant d'évoquer ouvertement une candidature en 2027 du président du RN, Jordan Bardella.

"Ils nous ont volé les législatives par des manoeuvres scandaleuses. Que les choses soient très claires, on ne laissera pas les Français se faire voler l'élection présidentielle", a déclaré Marine Le Pen à l'Assemblée nationale devant les députés de son parti.

"Nous allons user de tous les moyens qui sont à notre disposition", a-t-elle ajouté, tout en s'en prenant au tribunal de Paris qui l'a condamnée lundi. "J'espère que les juristes vont se pencher sur la rédaction de ce jugement qui est une folie. Une folie, parce que, encore une fois, le droit est tordu."

Il y a "un chemin étroit que nous ne manquerons pas de prendre. Nous allons bien entendu réclamer qu'un appel se déroule dans les plus brefs délais."

En disant souhaiter emprunter toutes les voies de recours pour permettre à Marine Le Pen de se représenter à l'élection présidentielle, le RN repousse la question du nom du candidat qu'il pourrait proposer si la députée du Pas-de-Calais en était effectivement privée.

"LOYAUTÉ TOTALE"

"Il n'y a pas aujourd'hui d'autre scénario que celui de permettre un appel pour faire valoir nos droits et permettre à Marine Le Pen d'être notre candidate à l'élection présidentielle", a déclaré sur France 2 Sébastien Chenu, député du Nord et vice-président du RN.

"La meilleure des choses à faire, c'est faire valoir nos droits, parce que faire valoir nos droits, c'est faire valoir les droits des millions de gens qui votent pour Marine Le Pen", a-t-il ajouté.

Chef de file du RN lors des dernières élections législatives et parfois présenté comme "dauphin" de Marine Le Pen, Jordan Bardella a diffusé le même message.

"Marine Le Pen va continuer d'occuper un rôle qui va être un rôle de tout premier plan et nous allons continuer à deux, en binôme, main dans la main à avancer dans l'intérêt du pays dans l'intérêt des Français", a-t-il déclaré sur Europe 1/Cnews.

"La moindre des choses que je lui dois, c'est de continuer le combat avec elle jusqu'au bout et d'aller à ses côtés. (...) Je lui suis d'une loyauté totale, je mènerai ce combat."

Prié de dire si la condamnation de Marine Le Pen pourrait entraîner le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, Jordan Bardella a écarté cette menace à court terme.

"En quoi est-ce que la motion de censure contre François Bayrou va empêcher les juges rouges de prononcer une exécution provisoire ?", s'est-il interrogé.

Il a enfin promis, comme la veille, d'organiser le week-end prochain des "mobilisations démocratiques, pacifiques, sereines" pour contester la mise à l'écart de Marine Le Pen.

Selon un sondage Elabe réalisé pour BFMTV publié lundi, 57% des Français considèrent que la décision de justice est "normale au vu des faits reprochés à Marine Le Pen". Ils sont aussi 42% à juger qu'il s'agit d'une décision de justice "influencée par la volonté d'empêcher Marine Le Pen de se présenter à la prochaine élection présidentielle".

(Rédigé par Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault et Tangi Salaün)

10 commentaires

  • 01 avril 13:59

    La justice est trop laxiste , pour un braquage à 5M€ d'argent public Marine devrait déjà dormir en prison.....Justice à 2 vitesses ....C'est un scandale


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