SNCF Voyageurs a annoncé vendredi une réorganisation prochaine de son fonctionnement, pour "passer plus de temps" avec ses clients au moment où l'ouverture à la concurrence entame son monopole historique sur le territoire métropolitain.

( AFP / SAMEER AL-DOUMY )
Prévue à la fin du premier trimestre 2026, cette évolution de la structure de l'opérateur de transports va se traduire par la création de deux unités commerciales, a révélé son PDG Christophe Fanichet à la presse vendredi.
L'une sera consacrée "au TGV, qu'on va européaniser" puisque la SNCF détient déjà "43% des parts de marché de la grande vitesse en Europe" et vise une croissance supplémentaire via l'Italie après l'Espagne, outre ses lignes transfrontalières.
L'autre unité "va s'appeler délégation de service public" et intègrera aussi bien les lignes concédées par l'Etat, les régions ou spécifiquement l'Île-de-France, a ajouté M. Fanichet lors d'une visioconférence de presse.
Cette branche rassemblera quelque 40.000 collaborateurs. "C'est vraiment un changement majeur. Je souhaite qu'on passe plus de temps avec nos clients et qu'on soit vraiment en miroir d'eux", a justifié le PDG.
La mutualisation des fonctions support (ressources humaines, finances, juridique...) au sein de la direction générale permettra à chaque unité commerciale de se concentrer sur sa mission, a-t-il remarqué.
A ces unités s'ajouteront deux unités "de service", l'une consacrée au matériel et l'autre à SNCF Connect, la plateforme de vente en ligne, a précisé M. Fanichet.
Il a détaillé ce plan au lendemain de l'attribution à son entreprise de l'exploitation de cinq lignes de TER au départ de Marseille, annoncée par le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Renaud Muselier.
L'opérateur historique a déjà gagné deux lots sur trois ouverts en PACA, tandis qu'un quatrième reste encore à décider. Le lot 3 était "très important" pour la SNCF, car il représente 35% des voyageurs de la région, elle-même "laboratoire de l'ouverture à la concurrence", a commenté M. Fanichet.
Le lot "perdu" par la SNCF est celui des lignes TER entre Marseille et Nice, dont l'exploitation est revenue au groupe germano-français Transdev.
Provence-Alpes-Côte d'Azur est la première région de France à avoir lancé des appels d'offres pour faire entrer la concurrence sur ses lignes ferroviaires, une initiative rendue possible par le droit européen dès février 2018.
"On fait tout pour gagner bien évidemment. Mais on ne gagne pas à chaque fois", a concédé M. Fanichet, alors que SNCF Voyageurs a récemment échoué dans le dossier de "l'Etoile de Caen" en Normandie, au profit de la RATP.
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