Marco Rubio en visite au Centre de coordination militaro-civile de Kiryat Gat, le 24 octobre 2025 ( POOL / Fadel SENNA )
Le chef de la diplomatie américaine, en visite en Israël, s'est dit optimiste vendredi sur le déploiement prochain d'une force internationale à Gaza, tandis que des groupes palestiniens, dont le Hamas, sont tombés d'accord pour confier la gestion du territoire à un comité de technocrates.
Le secrétaire d'Etat Marco Rubio était le dernier en date d'une série de hauts responsables américains à se rendre en Israël, après l'émissaire Steve Witkoff, le gendre du président Donald Trump, Jared Kushner, et le vice-président JD Vance, pour tenter de consolider le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre dans la bande de Gaza.
A son arrivée jeudi, M. Rubio s'est dit "optimiste" sur le maintien du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, basé sur le plan de Donald Trump qui vise à mettre fin définitivement à deux ans de guerre.
Il a affirmé vendredi que "de nombreux pays" avaient "proposé" de participer à la Force internationale de stabilisation (ISF) qui, aux termes du plan Trump, doit se déployer dans le territoire palestinien pour y superviser la sécurité, à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.
Le visage de Donald Trump dessiné sur une plage de Tel-Aviv, le 24 octobre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
"Il faudra que ce soient des personnes ou des pays avec lesquels Israël se sente à l'aise", a toutefois averti M. Rubio, en précisant qu'Israël aurait un droit de veto sur la composition de la force et pourrait notamment s'opposer à la participation de la Turquie, un pays qui a accueilli des dirigeants du Hamas.
- "Résidents indépendants" -
L'ex-otage israélien Alon Ohel, libéré le 13 octobre après deux ans de captivité à Gaza, de retour chez lui près de Karmiel, dans le nord d'Israël, le 24 octobre 2025 ( AFP / Jalaa MAREY )
Après des discussions au Caire, les principaux mouvements palestiniens, dont le Hamas, ont annoncé vendredi s'être mis d'accord pour remettre provisoirement la gestion de la bande de Gaza à un comité indépendant de technocrates.
Selon le document publié sur le site du Hamas, ces groupes ont convenu de la mise en place d'un "comité palestinien temporaire composé de résidents indépendants +technocrates+ (...) chargé de gérer les affaires de la vie et les services essentiels".
Cette proposition se distingue de celle du plan Trump, qui propose aussi un comité "technocratique", mais impose une "supervision" internationale à travers un "comité de la paix" qui serait présidé par M. Trump.
Des Palestiniens marchent dans les ruines de Gaza-Ville le 22 octobre 2025. ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Les Palestiniens évoquent, eux, un comité "composé de résidents indépendants" qui travailleraient en "coopération avec les frères arabes et les institutions internationales", sans faire mention du "comité de la paix".
Outre le déploiement de l'ISF et la mise en place d'une autorité transitoire, les phases ultérieures du plan Trump prévoient un nouveau retrait israélien de Gaza, le désarmement du Hamas et la reconstruction du territoire notamment.
Le mouvement islamiste palestinien, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007, a accepté de renoncer à la gouvernance du territoire mais a jusqu'à présent refusé d'envisager son désarmement.
- "Retourner à Beit Lahia" -
Des déplacés palestiniens dont des enfants se rassemblent pour recevoir des rations alimentaires dans le quartier de Zeitoun à Gaza-ville, le 23 octobre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Le Hamas a libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus à Gaza. Il devait aussi rendre à cette date à Israël les 28 derniers corps mais n'en a restitué pour l'heure que 15, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire en ruines.
Israël a restitué en échange 195 corps de Palestiniens. Les forces israéliennes se sont retirées de plusieurs secteurs de Gaza mais contrôlent toujours environ la moitié du territoire assiégé.
Vendredi, des familles déplacées tentaient encore de rentrer chez elles parmi les ruines, certaines en vain parce que leur maison se trouve au-delà de la Ligne jaune, marquant la limite de la zone de repli de l'armée israélienne.
"Des jeunes de notre famille ont risqué leur vie pour aller constater les dégâts dans notre quartier et ils nous ont annoncé que ma maison était détruite", a raconté Hani Abu Omar, un déplacé palestinien de 42 ans originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, installé dans un campement à Al-Zawayda, dans le centre du territoire.
"J'aimerais pouvoir retourner à Beit Lahia. J'espère que la première phase (du plan américain) va prendre fin et que nous pourrons passer à la deuxième", a-t-il ajouté.
Un enfant pousse son vélo dans les ruines de Gaza-Ville le 22 octobre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
L'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.280 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans le petit territoire, où l'aide entre en quantité insuffisante malgré la trêve, a averti l'ONU.

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