
PHOTO DE FICHIER : La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, pose avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne de télévision française TF1, à Boulogne-Billancourt
Pas moins de trois mobilisations distinctes vont occuper le terrain politique ce dimanche en France, quelques jours après la lourde condamnation en première instance de Marine Le Pen qui a secoué le paysage politique à deux ans de l'élection présidentielle.
Chacun dans son couloir, le Rassemblement national (RN), le camp présidentiel et la gauche appellent à manifester leur attachement à l'Etat de droit et la démocratie, à leurs yeux menacés pour des raisons différentes.
Les partisans de Marine Le Pen, qui a fait appel de sa condamnation pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires européens, se retrouvent place Vauban, dans le VIIe arrondissement de Paris, pour protester contre ce qu'ils considèrent comme un jugement "politique" assorti d'une exécution provisoire destinée selon eux à empêcher la cheffe de file du RN de briguer à nouveau l'Elysée.
La présidente du groupe RN à l'Assemblée, qui s'est dite victime d'une "bombe nucléaire" lancée par le "système", s'adressera à la foule. Son allié Eric Ciotti, qui veut déposer une proposition de loi supprimant l'exécution immédiate pour les peines d'inéligibilité, devrait lui aussi prendre la parole.
"Voir celle qui fait la course en tête, la principale opposante, celle qui est en tête des sondages, la voir privée de l'élection présidentielle, c'est se dire que l'on n'est plus vraiment dans une démocratie", déclarait cette semaine sur France 2 le député et vice-président du RN Sébastien Chenu.
A l'approche du rassemblement qui présente un potentiel risque pour l'ordre public, le président du RN, Jordan Bardella, a souligné l'"esprit totalement pacifique" des organisateurs.
"C'est une mobilisation pour la démocratie et faire respecter nos droits", a dit l'eurodéputé sur LCI en réponse à "ceux qui peuvent avoir des inquiétudes".
"SUCCESSEURS POTENTIELS" D'EMMANUEL MACRON
Pendant ce temps à la Cité du cinéma Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une réunion publique prévue de longue date rassemblera les caciques du camp présidentiel, des anciens Premiers ministres Gabriel Attal, Edouard Philippe et Elisabeth Borne à la ministre de la Culture Rachida Dati en passant par le sénateur centriste Hervé Marseille, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et l'actuel locataire de Matignon, François Bayrou.
"C'est un meeting pour défendre la démocratie, pour défendre l'Etat de droit, partout où ils sont attaqués", a dit Gabriel Attal pour présenter ce rendez-vous dominical qui aura selon son entourage des "allures du match avant le match" de 2027.
Ni vidéo ni message de soutien du chef de l'Etat ne sont prévus mais l'Elysée dit voir d'un bon oeil ce rassemblement organisé le jour anniversaire de la création le 6 avril 2016 du parti politique "En Marche", qui a conduit Emmanuel Macron au pouvoir.
"Que le parti du président et sa famille politique au sens large se réunissent, c'est bien", dit un proche du chef de l'Etat. "On a beaucoup dit que le président n'aimait pas ceux qui lui font de l'ombre mais on constate qu'il a plein de successeurs potentiels."
Une partie de la gauche appelle pour sa part à manifester place de la République, à Paris, à partir de 13h00 (11h00 GMT) pour défendre ce qu'elle considère comme des attaques contre l'Etat de droit et l'indépendance de la justice.
"Ne laissons pas l'extrême droite faire sa loi !", a écrit La France insoumise sur le réseau X.
"Oui, l'Etat de droit est bien sacré et intangible. Venez le rappeler", a souligné sur le même réseau la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier.
Le parti Génération.s fondé par l'ancien ministre Benoît Hamon a relayé cet appel, ainsi que des organisations et des syndicats comme Attac, Solidaires et l'Union syndicale lycéenne.
Le Parti socialiste et le Parti communiste ont annoncé qu'ils ne participeraient pas à cette manifestation, expliquant ne pas vouloir accréditer la critique selon laquelle le jugement du tribunal correctionnel de Paris est "une décision politique".
"On offre un argument à des personnes condamnées par la justice pour se prétendre victimes d'un complot politicien, ce qui n'est absolument pas le cas", a déclaré Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du PS, sur Public Sénat.
(Rédigé par Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault)
22 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer