"Sans budget, c'est des impôts en plus pour les Français. C'est l'empêchement d'augmenter les budgets régaliens de la justice, des armées, du ministère de l'Intérieur, de la recherche", selon le ministre.

Laurent Saint-Martin à Paris, le 26 novembre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )
"C'est de l'avenir de la nation dont on parle". Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin a estimé mardi 3 décembre que le Rassemblement national cherchait "surtout un prétexte pour mettre le pays à terre" en annonçant son intention de voter la censure du gouvernement avec la gauche.
Le Premier ministre Michel Barnier a engagé lundi sa responsabilité sur le budget de la Sécurité sociale, un premier 49.3 synonyme de motion de censure , déposée par l'alliance de gauche Nouveau Front populaire et soutenue par le RN, rendant sa chute presque inéluctable. Dépourvu de majorité à l'Assemblée nationale, le gouvernement a multiplié au cours de la dernière semaine les concessions au RN , que ce soit sur la fiscalité, sur l'électricité ou sur l'Aide médicale d'Etat. Insuffisant pour la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen, qui lui demandait de renoncer aussi à la désindexation partielle des retraites s'il voulait échapper à la censure.
"Une motion de censure qu'ils avaient en tête depuis le début
"Le Rassemblement national cherchait surtout un prétexte pour mettre le pays à terre, pour voter une motion de censure qu'ils avaient en tête depuis le début", a estimé Laurent Saint-Martin sur RTL , fustigeant "l'irresponsabilité" du parti d'extrême droite.
"S'ils veulent changer d'avis, comme les députés socialistes peuvent encore changer d'avis d'ici demain (mercredi) dans l'intérêt de la nation et pas dans leur intérêt particulier , là oui, ils démontreront effectivement un esprit de responsabilité pour la nation", a-t-il ajouté.
Sur l'exigence du RN, le ministre du Budget a estimé que le gouvernement avait déjà "évolué largement" en décidant d'indexer au 1er janvier toutes les retraites de la moitié de l'inflation, avec un rattrapage prévu pour celles inférieures au Smic au 1er juillet. "C'est de l'avenir de la nation dont on parle. Et sans budget, c'est des impôts en plus pour les Français. C'est l'empêchement d'augmenter les budgets régaliens de la justice, des armées, du ministère de l'Intérieur, de la recherche. Et à la fin, c'est tout simplement un pays qui va continuer à creuser son déficit sans investir."
L'adoption par l'Assemblée nationale d'une telle motion de censure serait une première depuis le renversement du gouvernement de Georges Pompidou en 1962.
23 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer