La gouvernance de l'audiovisuel public fait l'objet d'un projet de restructuration, via une nouvelle maison commune, "France Médias". Selon l'ancienne patronne de France Inter Laurence Bloch, chargée du dossier par la ministre Rachida Dati, cette transformation peut s'opérer pour un coût "minime à court terme".

( AFP / LIONEL BONAVENTURE )
La "réforme maudite" pourra t-elle cette fois se frayer un chemin parlementaire? Avorté à deux reprises en juin et décembre 2024, le texte portant la réforme de l'audiovisuel public soutenu par la ministre de la Culture Rachida Dati revient à l'Assemblée nationale. Ce projet de restructuration vise notamment à la création d'une holding commune pour France Télévisions, Radio France, et l'Ina, jugée "possible pour un coût minime" à "court terme", assure l'ancienne patronne de France Inter Laurence Bloch, en charge d'un rapport commandé par le gouvernement.
Ex-directrice des antennes de Radio France, Laurence Bloch s'est vu confier en mars, par la ministre de la Culture Rachida Dati, une "mission d'accompagnement sur la réforme de gouvernance de l'audiovisuel public". Celle-ci prévoit la création d'une holding, France Médias, chapeautant France Télévisions, Radio France et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel) sous l'autorité d'un(e) président(e). Si "certains pensent" qu'elle "provoquera des coûts supplémentaires inutiles", Laurence Bloch estime "possible de mener ce projet à un coût quasi nul" , selon le document consulté lundi par l'AFP.
Et, ce, même si "l'alignement des statuts" des salariés de l'audiovisuel public, "qui prendra a minima 27 mois de négociations, a été chiffré à 30 millions d'euros par l'IGF (Inspection générale des finances)". "Ce surcoût nous apparaît modéré au regard de la meilleure allocation des ressources publiques" - aujourd'hui de 4 milliards d'euros par an - qui découlera de la réforme, souligne le document.
Le "coût intrinsèque de la holding" peut être "limité" en misant, d'abord, sur "une structure très légère, organisée autour du président et constituée d'une petite équipe sélectionnée dans les états-majors existants des sociétés". En outre, le rapport invoque les "économies d'échelle, limitées certes dans un premier temps, mais réelles", que pourraient entraîner les rapprochements, notamment la "mutualisation des fonctions support" entre France Télévisions et Radio France qui pourrait rapporter "10 millions d'euros par an" , selon l'IGF.
Echec des "coopérations par le bas"
Plus généralement, le document constate "l'échec des coopérations par le bas entre Radio France et France Télévisions" et préconise la création de quatre filiales autour des plateformes existantes France.TV, Radio France, ICI et franceinfo, aux côtés de l'Ina.
Maintes fois repoussé, ce projet, décrié par les syndicats qui y voient une attaque contre l'audiovisuel public, avait connu en avril un nouveau contretemps , son examen dans l'hémicycle ayant été reporté sine die, quelques jours après un incident opposant Mme Dati à une fonctionnaire de l'Assemblée nationale. Les débats reprendront mardi 17 juin en commission des Affaires culturelles, avant un examen en séance à partir du 30 juin.
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