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Réunion entre Européens, Zelensky et Trump avant le sommet Trump-Poutine
information fournie par Reuters 13/08/2025 à 10:21

(Actualisé avec arrivée de Zelensky à Berlin §2, déclarations prévues de Merz et Zelensky §5)

par Lili Bayer, Tom Balmforth et Olena Harmash

Des dirigeants européens et le président ukrainien Volodimir Zelensky doivent participer mercredi à une réunion virtuelle avec Donald Trump, avec l'objectif de convaincre le président américain de préserver les intérêts de l'Ukraine lors du sommet qu'il tiendra avec son homologue russe Vladimir Poutine.

Arrivé dans la matinée à Berlin, Volodimir Zelensky s'entretiendra d'abord avec le chancelier allemand Friedrich Merz en charge de l'organisation des discussions, avant une conférence téléphonique qui rassemblera à 12h00 GMT les dirigeants ukrainien, allemand, français, britannique, italien, polonais, finlandais et de l'Union européenne.

Le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, participera également aux discussions, a fait savoir un porte-parole du gouvernement allemand.

Ces dirigeants tiendront ensuite, à 13h00 GMT, une réunion par visioconférence avec Donald Trump et le vice-président américain J.D. Vance.

Dans la foulée, Volodimir Zelensky et Friedrich Merz pourraient s'exprimer aux alentours de 14h00 GMT, selon un agenda de la chancellerie allemande et un porte-parole du président ukrainien.

Une réunion virtuelle de la "coalition des volontaires" pour l'Ukraine est également prévue à 14h30 GMT, dont le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer sont à l'initiative.

Pour Kyiv et ses alliés européens, l'espoir est que les discussions de mercredi servent de contrepoids, ne serait-ce que partiel, au sommet américano-russe de vendredi.

Considéré comme un paria par les puissances occidentales depuis qu'il a ordonné l'invasion de l'Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine sera reçu vendredi à Anchorage, en Alaska, par Donald Trump, qui a renoué les échanges directs avec le président russe dès son retour au pouvoir à la Maison blanche en janvier dernier.

Le président américain a présenté ce sommet bilatéral comme une "réunion de prise de contact", avec l'objectif d'avancer dans ses efforts destinés à mettre fin à la guerre en Ukraine - l'une de ses principales promesses électorales en matière de politique étrangère.

Washington a tempéré les attentes, disant mardi ne pas anticiper dès vendredi de progrès majeurs vers un cessez-le-feu entre Moscou et Kyiv.

LA CRAINTE DE DÉCISIONS MAJEURES IMPOSÉES À KYIV

Annoncé jeudi dernier par le Kremlin puis confirmé par Donald Trump vendredi, ce premier sommet américano-russe depuis 2021 marque un nouveau revirement soudain dans l'approche adoptée par le chef de la Maison blanche à l'égard de la Russie, qu'il a menacé de sanctions pendant plusieurs semaines, affichant sa frustration face au manque de progrès dans les négociations entre Moscou et Kyiv.

Le président américain a également ordonné plus tôt ce mois-ci le déploiement de deux sous-marins nucléaires dans des régions "appropriées" après des déclarations russes qualifiées de "provocatrices".

L'hypothèse d'une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine s'est dessinée dans la foulée d'un déplacement à Moscou de l'émissaire spécial américain Steve Witkoff, dont les discussions mercredi dernier avec le président russe ont été "très productives" selon le président américain.

Alors que l'administration Trump a exprimé par le passé son scepticisme à l'égard de la volonté de l'Ukraine qu'un quelconque accord lui garantisse de récupérer les territoires conquis militairement par la Russie, Donald Trump a prévenu la semaine dernière qu'il y aurait des "échanges de territoires pour le bien des deux parties".

La Russie, qui a annexé la péninsule de Crimée en 2014, occupe près d'un cinquième du territoire ukrainien depuis le début le 24 février 2022 de ce que le Kremlin avait présenté comme une "offensive militaire spéciale" en Ukraine.

Ces derniers jours, l'incertitude entourant l'issue du sommet Trump-Poutine a amplifié les craintes des Européens de voir les présidents américain et russe prendre des décisions de grande ampleur puis de contraindre Kyiv à accepter un accord défavorable.

"Nous nous efforçons actuellement de garantir que cela ne se produise pas, en dialoguant avec nos partenaires américains et en restant coordonnés et unis du côté européen", a déclaré un représentant de haut rang d'un pays d'Europe de l'Est. "Il y a encore beaucoup de temps avant vendredi", a-t-il ajouté.

UN CESSEZ-LE-FEU AVANT TOUT, DEMANDE ZELENSKY

Les Européens, soucieux de ne pas froisser Donald Trump par crainte de ses mouvements d'humeur, ont régulièrement salué les efforts de paix du président américain, tout en soulignant qu'il ne pouvait y avoir un quelconque accord sur l'Ukraine en l'absence de l'Ukraine.

Une poignée de représentants européens de haut rang ont dit à Reuters penser qu'il existait un risque que Washington et Moscou concluent un accord défavorable pour l'Europe et la sécurité de l'Ukraine. Afficher un front européen uni sera vital si un tel scénario venait à se produire, ont-ils ajouté.

On ne peut exclure que Donald Trump cherche à conclure directement un accord avec Vladimir Poutine sans une quelconque implication de Kyiv ou des Européens, a déclaré une personne au fait des délibérations au sein de l'administration américaine.

Cette source a toutefois émis des doutes sur cette hypothèse, notant que cela pourrait engendrer pour Washington des problèmes avec l'Ukraine et l'UE.

La porte-parole de la Maison blanche, Karoline Leavitt, a déclaré mardi aux journalistes que le sommet serait pour Donald Trump un "exercice d'écoute" afin de déterminer le travail à accomplir pour mettre fin à la guerre.

Volodimir Zelensky a dit être opposé à tout accord qui prévoirait le retrait complet des troupes ukrainiennes de la région du Donbass, dans l'Est ukrainien, dont une grande partie est occupée par la Russie. Cela affaiblirait les défenses ukrainiennes et faciliterait toute nouvelle offensive de Moscou à l'avenir, a-t-il ajouté.

Le président ukrainien a également déclaré que les questions territoriales pourraient seulement être discutées une fois qu'un cessez-le-feu sera en vigueur et que Kyiv aura obtenu des garanties sécuritaires, alors que Moscou a récemment intensifié ses pressions sur les lignes de front dans l'est de l'Ukraine.

VOIR AUSSI:

Ukraine

-Quel accord attendre du sommet Trump-Poutine et peut-il être viable ?

(Lili Bayer à Bruxelles, Tom Balmforth à Londres, Olena Harmash à Kyiv, avec la contribution de Sarah Marsh à Berlin et Steve Holland à Washington; rédigé par Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)

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