Le ministre de l’Économie Éric Lombard s'est dit "plutôt" partisan d'une contribution accrue des retraités à l'effort financier en faveur du système de retraites. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
"Rééquilibrer le niveau de vie entre les retraités et les salariés est une piste de solution qui me paraît raisonnable" a déclaré le ministre de l'économie vendredi 21 février.
Selon Eric Lombard, abroger la réforme de 2023, comme la CGT le souhaite, "est extrêmement coûteux et on n'en a absolument pas les moyens, donc c'est non", a-t-il dit lors d' une interview sur RTL ce vendredi.
Au lendemain de la remise d'un rapport de la Cour des comptes sur le financement du système que la juridiction financière juge "préoccupant", le ministre de l'économie a jugé "assez illogique" que le niveau de vie des retraités soit, "en moyenne, supérieur au niveau de vie des salariés".
Les retraités devraient-ils contribuer davantage à l'effort national? "Plutôt oui", a-t-il répondu . "Rééquilibrer le niveau de vie entre les retraités et les salariés est une piste de solution qui me paraît raisonnable", a-t-il ajouté alors qu'on l'interrogeait sur la possibilité de désindexer les pensions de l'inflation, comme évoqué par la Cour des comptes. Le ministre a néanmoins souligné que "c'était aux partenaires sociaux de se prononcer".
"Il faudra sans doute travailler plus"
La ministre en charge des Comptes publics, Amélie de Montchalin s'est pour sa part réjouie sur TF1 que le diagnostic de la Cour des comptes offre désormais "une photo claire, partagée, indiscutable de la situation". Elle a toutefois rappelé, avant que les partenaires sociaux n'entrent dans le dur des discussions sur l'avenir de la réforme de 2023 le 27 février: " on ne peut pas avoir plus de déficit ".
Pour la ministre du Travail et de l'Emploi Astrid Panosyan-Bouvet interrogée sur franceinfo , le retour à 62 ans "peut faire partie des discussions" mais "rien n'arrive gratuitement." Elle ajoute, " si effectivement des partenaires sociaux veulent se saisir de la question des 62 ans, il faut, eu égard à la trajectoire financière, qu'ils montrent comment on y arrive ".
Eric Lombard a considéré par ailleurs "qu'on est à un moment de bascule historique" de la géopolitique mondiale, qui va "obliger les Européens à prendre en main leur destin". Cela passe par "une vision européenne" de la défense, qui "va coûter plus cher", a-t-il remarqué. Il a observé que, " si on avait le taux d'emploi de l'Allemagne, on n'aurait pas de déficit " : "il faudra sans doute travailler plus", a-t-il convenu. Le ministre a évoqué "un horizon de 5 à 10 ans pour réfléchir à l'évolution de notre modèle, dans le cadre d'un débat public".
Le ministre de l'économie a par ailleurs assuré que la surtaxe d'impôts sur les sociétés prévue en 2025 pour les entreprises réalisant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires ne durerait bien qu'un an: "c'est un engagement que nous avons pris", pour garder la fiscalité française "attractive", "dans un monde de concurrence", a-t-il expliqué.
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