"L'avenir de la politique énergétique de la France ne peut pas être sacrifié à des fins politiciennes", estime le Syndicat des énergies renouvelables, après l'annonce du Premier ministre de décaler à la rentrée les décisions sur la prochaine programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).

Francois Bayrou, à l'Assemblée nationale, le 28 avril 2025 ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Un cadeau aux "opposants" aux renouvelables. Le report à "la fin de l'été" de la publication du décret de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) "répond directement aux menaces de censure" du Rassemblement national (RN) et met "en risque" le tissu industriel de la filière renouvelable, dénonce un syndicat professionnel dans un communiqué, lundi 28 avril.
"François Bayrou enterre l'avenir des filières renouvelables", accuse ainsi le Syndicat des énergies renouvelables (SER), après la décision de reporter la publication de ce décret prise par le Premier ministre. Le Premier ministre a annoncé lundi 28 avril la nomination d'un groupe de travail pour des auditions et études complémentaires ainsi qu'un report d'ici à "la fin de l'été" de la publication du décret sur la feuille de route énergétique de la France pour les 10 ans à venir.
Conséquences concrètes sur les appels d'offre
Tel qu'il est rédigé actuellement, le projet 2025-2035 acte une relance du nucléaire en rupture avec la précédente PPE qui prévoyait de fermer des réacteurs nucléaires. Il est aussi prévu de descendre la part du pétrole, du charbon et du gaz fossile dans la consommation énergétique du pays à 30% en 2035, contre 60% en 2023, option vigoureusement combattue par le RN, qui agite la menace d'une censure du gouvernement sur ce sujet.
Les reports "plongent l'ensemble des filières renouvelables dans une profonde incertitude", déplore le SER. Première conséquence très directe, "l'impossibilité par exemple de lancer le prochain appel d'offres sur l'éolien en mer", ce qui met "en risque l'ensemble de la filière et son tissu industriel".
"L'avenir de la politique énergétique de la France ne peut pas être sacrifié à des fins politiciennes", juge le SER, qui réunit l'ensemble des industriels du secteur bois-énergie, biocarburants, éolien, énergies marines, gaz renouvelables, géothermie, pompes à chaleur, hydroélectricité et solaire. Il représente plus de 166.000 emplois en France. "Ce nouveau report de la PPE vise en réalité à permettre aux opposants aux énergies renouvelables de rouvrir un texte qui avait fait l'objet de très nombreux débats et concertations", souligne le SER. "Loin de la vision très anxiogène que le Premier ministre a livrée" lundi des énergies renouvelables, le ministre de l'Industrie "Marc Ferracci, qui a rappelé que la politique énergétique de la France devait marcher sur ses deux jambes, a défendu la cohérence de la PPE", a relevé le président du SER, Jules Nyssen, qui dit vouloir "croire en cette vision rationnelle".
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