Le gouvernement "s'apprête à prendre les mesures les plus dures de ces trente dernières années dans une réforme des retraites", a dénoncé le syndicat.

Laurent Berger à Paris, le 3 janvier 2023. ( AFP / THOMAS SAMSON )
64 ou 65 ans, peu importe : "La CFDT se mobilisera" en cas de relèvement de l'âge légal de départ à la retraite, a prévenu mardi 3 janvier le secrétaire général du premier syndicat français, Laurent Berger.
"On ressort déterminés à ne pas laisser passer une réforme qui va d'abord impacter les plus modestes" , a souligné Laurent Berger, à sa sortie d'une réunion avec la Première ministre Élisabeth Borne. La cheffe du gouvernement rencontre mardi et mercredi les dirigeants des organisations syndicales et patronales sur la réforme des retraites.
Déterminée à relever de deux ou trois ans l'âge légal de départ au motif de rétablir l'équilibre des régimes de retraites, Élisabeth Borne a temporisé à nouveau mardi matin en affirmant que le seuil de "65 ans" n'était pas "un totem" .
Mais "la CFDT ne sort pas en disant 'on a fait plier la Première ministre'", a dit Laurent Berger après son entrevue avec elle. "Je le dis ici et je l'ai dit à la Première ministre : s'il y a un report de l'âge légal de départ en retraite à 64 ou 65 ans, la CFDT se mobilisera pour contester cette réforme ", a martelé devant la presse le numéro un de la centrale réformiste.
"Les mesures les plus dures de ces 30 dernières années"
"Contrairement à ce qu'a dit le président de la République lors de ses vœux, cette réforme, telle qu'elle se profile, ce n'est pas une réforme qui rendra le système plus juste, c'est une réforme qui rendra le système plus injuste et qui n'est pas nécessaire aujourd'hui (...) Pour autant ce gouvernement s'apprête à prendre les mesures les plus dures de ces trente dernières années dans une réforme des retraites", a-t-il argué.
Le responsable cédétiste a aussi déploré n'avoir "pas eu beaucoup d'éclaircissements" sur d'autres points de la réforme , comme l'emploi des seniors, les carrières longues, la pénibilité et le minimum contributif.
Voyant les rencontres bilatérales avec les partenaires sociaux comme un "dernier tour de piste" avant la présentation de la réforme prévue le 10 janvier, Laurent Berger s'est dit d'ores et déjà "déterminé" à appeler "les salariés à se mobiliser" dans la rue, en lien avec les autres syndicats.
"Pas justifiée" et "injuste"
Reçu à sa suite, le président de la CFE-CGC François Hommeril a lui aussi expliqué que la réforme n'était "pas justifiée" et "injuste" pour certains.
Si la Première ministre "propose un certain nombre de mesures", telles qu'un "suivi renforcé plus important de la population par la médecine du travail dans l'entreprise à partir d'un certain âge", "nous ne sommes pas tout à fait sur la même planète" , lui a-t-il expliqué. "La Première ministre est en situation de quelqu'un qui vous vend une voiture sans moteur, quand vous lui faites remarquer qu'il n'y a pas de moteur dans la voiture elle vous dit 'oui, mais j'ai mis les sièges en cuir'", a-t-il imagé.
En début de soirée, le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, a affiché la même détermination, promettant une mobilisation "importante", alors qu'une "majorité de Français est contre un recul de l'âge de départ". "Ca veut dire grèves, manifestations et puis les assemblées générales décideront de la reconduction de la grève", a-t-il dit.
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