Le sommet très attendu organisé vendredi en Alaska entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine n'a débouché sur aucun accord pour mettre fin ou suspendre la guerre menée par la Russie en Ukraine, même si les deux dirigeants ont fait part de discussions "constructives".
Donald Trump a expliqué samedi préférer un accord de paix global à un simple cessez-le feu, tandis qu'à Moscou le sommet a été présenté par plusieurs dirigeants politiques comme une victoire pour la Russie.
Le président ukrainien Volodimir Zelensky s'entretiendra lundi à Washington avec le président américain, avant une éventuelle autre réunion avec Vladimir Poutine.
RÉACTIONS:
EMMANUEL MACRON, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, SUR X:
"Il est indispensable de continuer à soutenir l'Ukraine et de faire pression sur la Russie tant que sa guerre d'agression se poursuit et qu'une paix solide et durable respectueuse des droits de l'Ukraine n'a pas été conclue."
"Toute paix durable devra s'accompagner de garanties de sécurité indéfectibles".
VOLODIMIR ZELENSKY, PRÉSIDENT UKRAINIEN, SUR X
"Nous soutenons la proposition du président Trump en faveur d'une réunion trilatérale entre l'Ukraine, les USA et la Russie."
"Il est important que les Européens soient impliqués à tous les stades pour assurer des garanties de sécurité fiables, de concert avec l'Amérique."
URSULA VON DER LEYEN, PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION EUROPÉENNE, SUR X:
"L'UE travaille étroitement avec Volodimir Zelensky et les Etats-Unis pour parvenir à une paix juste et durable. De solides garanties de sécurité qui protègent les intérêts de sécurité vitaux ukrainiens et européens sont essentiels."
JANA CERNOCHOVA, MINISTRE TCHÈQUE DE LA DÉFENSE, SUR X:
"Les discussions Trump-Poutine en Alaska n'ont pas apporté de progrès significatifs pour conduire à une fin de la guerre en Ukraine, mais confirmé que Poutine ne cherche pas la paix, mais plutôt une occasion d'affaiblir l'unité de l'Occident et de répandre sa propagande."
ESPEN BARTH EIDE, MINISTRE NORVÉGIEN DES AFFAIRES ETRANGÈRES, OSLO:
"Nous devons continuer de mettre la pression sur la Russie, même de l'accentuer, pour donner à la Russie le signal clair qu'elle doit payer le prix (de son invasion de l'Ukraine)".
HOLGER SCHMIEDING, CHEF ECONOMISTE, BERENBERG:
"Première impression: Poutine a eu apparemment ce qu'il voulait, un accueil chaleureux de Trump sans avoir à accepter un cessez-le-feu immédiat tout en échappant à de nouvelles sanctions américaines. C'est peut-être le début d'un processus pouvant conduire à un cessez-le-feu une fois que la Russie voudra mettre fin à son offensive d'été actuelle sur le terrain. Les commentaires de Trump suggèrent qu'il pourrait maintenant mettre la pression sur l'Ukraine et l'Europe pour accepter au final les termes d'un accord défavorables."
"L'Europe va devoir accroître son soutien à l'Ukraine rapidement pour renforcer la position de Kyiv (et la sienne) dans les négociations its own) bargaining position. L'Europe devrait dépenser beaucoup plus pour sa propre défense. Les Etats-Unis pourrait lever leurs sanctions contre la Russie et investir en Russie à la place - je pense aux matières premières d'Arctique. Ceci aiderait l'économie russe en difficulté et Poutine pourrait employer les recettes supplémentaire pour renforcer son armée - ce qui constituerait une menace encore plus grande pour les membres de l'Otan avec le temps."
MICHEL DUCLOS, ANALYSTE A L'INSTITUT MONTAIGNE, A REUTERS:
"Ce qui est mal, c'est qu'il n'y a pas de cessez-le-feu. Ce qui est bien, c'est que Poutine, malgré tout, n'a pas obtenu grand-chose. Donc. Quand on dit victoire de Poutine ..."
"Il a une fois de plus gagné du temps."
"Par ailleurs, chez Trump, il y a aussi la réintroduction d'un rôle pour les Ukrainiens et pour les Européens. C'est une façon pour lui de se décharger de ses responsabilités. Mais ça veut dire aussi que les Européens ont un rôle à jouer."
JAMIE COX, MANAGING PARTNER, HARRIS FINANCIAL GROUP, RICHMOND, VIRGINIE:
"Sans l'Ukraine à la table, il y avait peu de chances d'avoir un accord de paix. La présence de Vladimir Poutine a une grande signification, mais il ne pouvait pas être vu comme mettant fin au conflit alors qu'il se trouvait sur le sol américain, rencontrant Donald Trump."
HELIMA CROFT, DIRECTRICE GLOBALE STRATEGY COMMODITY, RBC CAPITAL MARKETS, NEW YORK:
"Les déclarations suggèrent des progrès diplomatiques mais peu de détails concrets sur des accords."
CAROL SCHLEIF, CHEF STRATÈGE MARCHE, BMO PRIVATE WEALTH, MINNEAPOLIS:
"La seule nouvelle, c'est qu'il n'y en a absolument aucune."
ERIC TEAL, CHEF INVESTISSEMENT, COMERICA, CHARLOTTE, CAROLINE DU NORD:
"Le fait qu'il n'y ait pas de sanctions économiques est positif et les marchés devraient pousser un soupir de soulagement, mais il ne semble pas qu'un accord soit à portée de main."
EUGENE EPSTEIN, DIRECTEUR TRADING PRODUITS STRUCTURES, AMERIQUE DU NORD, MONEYCORP, NEW JERSEY:
"Je ne pense pas que quiconque s'attendait à ce que le sommet soit particulièrement spécifique ou substantiel. Pour l'essentiel, c'est un premier pas vers quelque chose de plus substantiel. Ils ont parlé tous deux en termes diplomatiques, mais c'est le fait de se rencontrer qui prend une signification de manière générale, davantage que le contenu ou ce qu'ils disent."
(Layli Foroudi, Alan Charlish, Gwladys Fouche, Gertrude Chavez-Dreyfuss, Carolina Mandl et Saeed Azhar; version française Gilles Guillaume)
7 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer