par Hyunsu Yim
Le renseignement sud-coréen accuse la start-up chinoise d'intelligence artificielle (IA) DeepSeek de recueillir les données personnelles des utilisateurs du modèle d'IA de manière "excessive", et fait part de ses préoccupations quant à la réponse à certaines questions de l'application.
Dans un communiqué diffusé dimanche, le service national de renseignement coréen (NIS) précise avoir envoyé un avis officiel aux agences gouvernementales la semaine dernière, les exhortant à prendre des précautions en matière de sécurité concernant DeepSeek.
"Contrairement à d'autres services d'intelligence artificielle générative, il a été confirmé que les enregistrements du 'chat' sont transférables, car l'application comprend une fonction permettant de collecter des modèles de saisie au clavier, pouvant identifier les individus et communiquer avec les serveurs d'entreprises chinoises telles que volceapplog.com", explique le NIS.
Des ministères sud-coréens ont déjà bloqué l'accès à l'application pour des raisons de sécurité, rejoignant l'Australie et Taïwan qui ont également imposé des restrictions à l'utilisation de DeepSeek.
Selon le NIS, DeepSeek accorde un accès illimité aux données des utilisateurs aux annonceurs, et stocke les données recueillies dans des serveurs chinois.
Ainsi, en vertu de la législation chinoise, le gouvernement chinois serait en mesure d'accéder à ces informations sur demande, souligne l'agence de renseignement du Corée du Sud.
DeepSeek fournit par ailleurs des réponses différentes à des questions posées dans différentes langues, indique le NIS.
Le service de renseignement a notamment cité l'exemple d'une question sur l'origine du kimchi, un plat épicé et fermenté populaire en Corée du Sud et source de conflit sur les réseaux sociaux quant à ses origines.
Interrogé en coréen sur le pays d'origine du kimchi, DeepSeek affirme que le plat est coréen, a déclaré le NIS.
Interrogé en chinois par la suite, le modèle d'IA répond que le plat est originaire de Chine.
Ces éléments ont été corroborés par Reuters.
DeepSeek est également accusé de censurer des réponses à des questions politiques, telle la répression des manifestations contre le gouvernement chinois de la place Tiananmen, à Pékin, en 1989.
Sur ce sujet, l'application suggère de changer de sujet.
DeepSeek n'a pas répondu à une demande de commentaire dans l'immédiat.
Interrogé sur les mesures prises par les services gouvernementaux sud-coréens pour bloquer l'application DeepSeek, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré le 6 février que son gouvernement accordait une grande importance à la confidentialité et à la sécurité des données et qu'il les protégeait conformément à la loi.
Le porte-parole a également déclaré que Pékin ne demanderait en aucun cas à une entreprise ou à un particulier de recueillir ou de stocker des données en violation de la loi.
(Reportage Hyunsu Yim, avec Eduardo Baptista à Pékin ; version française Etienne Breban, édité par Sophie Louet)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer