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Poste Italiane s'invite au capital de Telecom Italia, en attendant une alliance
information fournie par Boursorama avec AFP 17/02/2025 à 08:13

La Première ministre italienne Giorgia Meloni à New York le 24 septembre 2024. ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )

La Première ministre italienne Giorgia Meloni à New York le 24 septembre 2024. ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )

Le groupe de services postaux Poste Italiane, contrôlé à 64% par l'Etat italien, s'est invité samedi au capital de Telecom Italia en reprenant la part de 9,8% détenue par la Caisse des dépôts italienne (CDP), premier pas vers une future alliance.

Cette transaction, orchestrée par le gouvernement Meloni, risque de contrecarrer les projets du groupe de télécommunications français Iliad, qui cherche à fusionner sa filiale italienne avec Telecom Italia.

L'opération "représente un investissement de nature stratégique pour Poste Italiane, dans le but de créer des synergies" et "favoriser la consolidation du marché des télécommunications en Italie", a commenté le groupe postal à l'issue d'un conseil d'administration.

Pour financer en partie ce rachat, Poste Italiane cède à la CDP en échange sa participation de 3,78% dans Nexi, société spécialisée dans les paiements électroniques. Le groupe postal versera en complément "un peu moins de 180 millions d'euros", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Présent sur le marché du mobile avec une part de 4%, Poste Italiane pourrait à terme fusionner sa filiale PosteMobile avec Telecom Italia qui a une part de marché de 37,6%.

L'entrée de Poste Italiane au capital de Telecom Italia est vue comme une initiative du gouvernement nationaliste visant à offrir une alternative "italienne" aux investisseurs étrangers comme Iliad et le fonds d'investissement britannique CVC Capital Partners.

Iliad, propriété du milliardaire Xavier Niel, ainsi que le fonds CVC avaient informé le gouvernement Meloni de leur intérêt pour l'opérateur.

De récents propos du ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti "semblent indiquer une position plutôt froide du gouvernement sur les hypothèses qui ont circulé ces dernières semaines sur les projets" d'Iliad et du fonds CVC Capital Partners, ont jugé les analystes d'Equita.

- "Protéger l'intérêt national"

"Ceux qui demandent à parler et à présenter leurs projets sont les bienvenus au ministère", avait déclaré M. Giorgetti jeudi.

Mais le ministère veillera toujours à "protéger l'intérêt national" dans les secteurs considérés comme stratégiques, y compris en ayant recours au "golden power", a-t-il prévenu.

Le gouvernement dispose de pouvoirs spéciaux dans des secteurs sensibles comme les télécommunications et a son mot à dire sur des transactions concernant Telecom Italia.

Ces propos ont refroidi les espoirs des investisseurs qui misaient sur une prochaine union entre Telecom Italia et Iliad Italie pour mettre fin à la guerre des prix faisant rage sur le marché des télécoms italien.

Première conséquence, le titre Telecom Italia s'est effondré vendredi de 7,59% à 0,275 euro à la Bourse de Milan.

Le gouvernement Meloni est très réticent à l'idée de voir arriver des investisseurs étrangers aux commandes d'entreprises jugées stratégiques.

Le PDG de Telecom Italia, Pietro Labriola, avait pourtant ouvert la porte à une alliance avec son rival français, en déclarant jeudi que Poste Italiane et Iliad étaient tous deux des options possibles en vue d'une éventuelle fusion.

Un accord avec Iliad engendrerait "beaucoup de synergies industrielles" alors qu'une entente avec Poste Italiane "pourrait impliquer l'accélération" de la commercialisation des produits de Telecom Italia, a-t-il estimé.

- Deuxième actionnaire -

Poste Italiane remplace ainsi la CDP comme deuxième actionnaire de l'opérateur historique, derrière Vivendi qui détient une part de 23,75% mais a claqué la porte de son conseil d'administration en janvier 2023.

L'entrée du groupe postal au capital de Telecom Italia devrait également barrer la route au fonds CVC qui était intéressé par le rachat de la part détenue par Vivendi.

L'arrivée de Poste Italiane "mettrait clairement en suspens le projet de fusion-acquisition" avec Iliad et CVC, avaient estimé avant l'annonce les analystes de Banca Akros.

Peu à peu, le gouvernement de droite et d'extrême droite dirigé par Giorgia Meloni a renforcé son emprise sur le secteur des télécommunications.

Associé au fonds d'investissement américain KKR, l'Etat italien a racheté en juillet 2024 le réseau fixe de Telecom Italia pour un montant pouvant atteindre 22 milliards d'euros, en s'assurant une part de 16%.

Rome prendra aussi le contrôle de Sparkle, filiale de l'opérateur spécialisée dans les câbles sous-marins, avec une part de 70%, après avoir reçu mercredi le feu vert de Telecom Italia à une offre conjointe avec le fonds d'investissement espagnol Asterion.

2 commentaires

  • 17 février 09:54

    L’Italie est en train de recréer les PTT que même la France a décidé d’éclater en 1988 et de partiellement privatiser par la suite, devant les gabegies et la ruine de ce mammouth employant plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires, gangrené par les grèves à répétition et totalement inefficace.


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