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Plus de dépenses pour rembourser les intérêts que pour la défense : l'OCDE s'inquiète de la charge de la dette mondiale sur les investissements futurs
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/03/2025 à 12:03

Les grands emprunts contractés ces 15 dernières années "ont été essentiellement utilisés pour favoriser la reprise" après des crises. Si bien que "les besoins d'investissement à long terme sont restés en grande partie insatisfaits".

( AFP / ERIC PIERMONT )

( AFP / ERIC PIERMONT )

Pour les entreprises comme pour les États, la charge de la dette mondiale "risque de restreindre la capacité d'emprunt futur", s'inquiète l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) jeudi 20 mars dans un rapport.

"Les marchés mondiaux de la dette se trouvent face à des perspectives difficiles" , résume l'OCDE, et ce alors que "les besoins d'investissement sont plus importants que jamais", notamment pour assurer la transition énergétique et climatique.

Avant 2022, le marché de la dette était caractérisé par des taux d'intérêt bas et des politiques favorables de la part des banques centrales. Mais cette "dynamique observée avant 2022" ne se retrouve plus depuis, note l'OCDE, dans son deuxième rapport sur le sujet. Parallèlement, le durcissement "de la réglementation bancaire" et "des dispositions visant à promouvoir le recours aux financements de marché" ont "encouragé les entreprises à se tourner davantage vers les marchés obligataires", c'est-à-dire les marchés sur lesquels les entreprises et les États peuvent s'endetter en émettant des obligations, des fractions de dette dont les investisseurs définissent le taux d'intérêt.

L'endettement reste "indispensable"

Or là-aussi, les "rendements obligataires" -le niveau des intérêts des obligations- ont "augmenté sur plusieurs grands marchés des obligations souveraines", note l'OCDE. Par conséquent, le coût de la dette augmente, et "après avoir temporairement diminué sous l'effet de l'inflation, les ratios dette/PIB (...) sont repartis à la hausse dans plusieurs pays de l'OCDE".

"Les dépenses consacrées aux charges d'intérêts (de la dette) sont supérieures aux dépenses de défense des pays de l'OCDE dans l'ensemble", indique même l'organisation.

Pour autant, l'endettement reste indispensable aux États et aux entreprises pour envisager l'avenir. Car les grands emprunts du passé, contractés au moment de la crise financière de 2008 ou pendant la pandémie du Covid-19 "ont été essentiellement utilisés pour favoriser la reprise", explique l'OCDE : l'urgence était de faire repartir l'économie à court terme.

Si bien que "les besoins d'investissement à long terme sont restés en grande partie insatisfaits" , selon l'organisation.

Mais "aujourd'hui, le monde ne peut plus se contenter de se remettre des crises", selon Carmine Di Noia directeur des affaires financières et des entreprises de l'OCDE, pour qui "les grandes tendances macroéconomiques, qu'elles soient d'ordre démographique ou climatique, exigent un niveau d'investissement sans précédent, dont l'essentiel sera financé par l'endettement".

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