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Pénurie de pièces, droits de douane, concurrence chinoise... : les équipementiers auto français "en grande difficulté"
information fournie par Boursorama avec Media Services 08/04/2025 à 14:01

Le secteur est plombé par plusieurs facteurs extérieurs, mais également par un manque de compétitivité "structurel" lié au coût de l'énergie et aux lourdeurs administratives.

( AFP / CHRISTOF STACHE )

( AFP / CHRISTOF STACHE )

Jusqu'à 10 sites qui risquent de fermer, avec des suppressions de postes à la clé. Les équipementiers automobiles française sonnent l'alerte mardi 8 avril sur leur situation de "grande difficulté", dans un marché qui s'est encore durci avec les droits de douane américains et la concurrence chinoise.

Plus de trois quarts des industriels ont vu leur chiffre d'affaires baisser ces cinq dernières années, selon une enquête de la fédération du secteur, la FIEV. Un quart d'entre eux a vu son activité ralentir de 10 à 30% entre 2023 et 2024 . En conséquence, 10 sites pourraient fermer en France dans les 12 prochains mois, selon la FIEV. Depuis janvier 2024, 7.300 emplois ont déjà été supprimés ou sont menacés, notamment chez Valeo.

Les équipementiers ont été percutés par le fort ralentissement du marché automobile européen, la pandémie de Covid, puis la pénurie de pièces électroniques, et maintenant par la montée en puissance de l'automobile chinoise et les nouveaux droits de douane américains.

Mais ils souffrent aussi d'un manque de compétitivité "structurel" lié à de hauts coûts de l'énergie et des lourdeurs administratives, a souligné le président de la FIEV Jean-Louis Pech lors d'une conférence de presse à Paris.

Risques de délocalisation

"Il est possible de perdre une filière !", a souligné Jean-Louis Pech, rappelant l'exemple de la fabrication des téléphones, très importante en France avant de partir en Asie. "Il faut arrêter les bêtises et être capables de sauvegarder ce qui peut l'être".

Les effectifs des équipementiers automobiles ont été divisés par deux depuis 2007 : ils représentaient 56.000 emplois en France en 2024.

Plus de la moitié des fournisseurs de l'automobile ont déjà identifié de nouveaux risques de délocalisation : les constructeurs européens se rapprochent de concurrents basés dans les pays à bas coûts , comme le Maroc ou la Chine, selon une autre enquête du comité de liaison des industries fournisseurs de l'automobile (CLIFA), qui rassemble un échantillon plus large d'entreprises, dans les services notamment.

La FIEV a salué le lissage sur trois ans des normes d'émissions de CO2 pour les constructeurs, annoncé par la Commission européenne. Mais elle attend d'autres gestes concrets, comme l'inclusion des modèles hybrides rechargeables dans les plans de décarbonation, et des soutiens au marché des utilitaires, qui peine à s'électrifier.

La FIEV demande aussi à la Commission européenne d' instaurer un seuil minimal de 75% à 80% de "contenu local" européen sur les voitures. Ce serait une condition pour que ces véhicules accèdent aux marchés publics ou aux bonus à l'achat. Il s'agirait aussi de lancer un plan d'investissement européen inspiré de l'IRA américain, avec une réduction des prix de l’énergie et, en France, un allègement des impôts.

3 commentaires

  • 08 avril 16:09

    chdm le cout du travail ? peut-être mais vous oubliez, les taxes par-ci, les taxes par-là telles que les malus sur le poids, les malus écologiques. Il y a 50 ans on faisait tout pour démocratiser l'automobile, aujourd'hui on veut en faire un objet de luxe.


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