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Pêche française: une étude analyse les émissions de carbone et dénonce un "écart abyssal" entre les bateaux
information fournie par AFP 17/11/2025 à 18:54

Des bateaux de pêche à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), le 22 janvier 2024 ( AFP / GAIZKA IROZ )

Des bateaux de pêche à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), le 22 janvier 2024 ( AFP / GAIZKA IROZ )

La pêche française, très dépendante du carburant, rejette 1,14 million de tonnes équivalent CO2 par an, selon une étude publiée lundi par le cercle de réflexion The Shift Project et l'association Bloom, qui note également un "écart abyssal" des émissions entre les différents navires de la flotte.

Ce rapport est la "première tentative à l'échelle nationale" de quantifier, avec ce degré de précision, les émissions de la filière pêche en France.

Les navires de plus de 40 mètres, soit 1% de la flotte, représentent un tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur (pour 35% du volume débarqué), selon l'étude.

Ils émettent, rapporté au nombre de marins à bord, "7,5 fois plus qu'un petit navire côtier" inférieur à 12 mètres et pratiquant les casiers, les lignes ou les filets.

Dénoncés par Bloom pour la destruction des fonds marins, les chalutiers de fond sont responsables de 46% des émissions de GES de la pêche française, alors qu'ils ne représentent qu'un dixième de la flotte.

Avec des filets traînés sur le fond de la mer, ce type de chalutage est aussi la technique la plus émettrice de GES - environ 4kg équivalent CO2 par kg débarqué - à cause de sa forte consommation de carburant "liée à la puissance motrice et à la nature traînante des engins utilisés", explique l'étude.

A l'inverse, les dragues et les chalutiers pélagiques présentent les "meilleurs ratios" d'émissions par kg débarqué.

Cela s'explique par le mode opératoire des dragues, limité dans le temps et l'espace, et par des émissions amorties par des volumes de captures très élevés pour les chalutiers pélagiques.

D'après les associations, 73% des navires ne génèrent que 14% des émissions. En métropole, la flotte de pêche française est composée essentiellement de petits bateaux: plus de 80% font moins de 12 mètres.

Au total, l'empreinte carbone de la pêche ne représente qu'environ 0,2% de celle de la France, que l'Insee estime à 563 millions de tonnes équivalent CO2 (MtCO2e) en 2024.

En comparaison, l'agriculture représentait en 2019 (année de référence d'avant la pandémie de Covid) 85 MtCO2e, soit 19% du total national cette année-là.

L'association Bloom appelle à la "déchalutisation" de la flotte, à la création de "véritables" aires marines protégées en France et à la fin de l'"exemption de taxe sur le carburant en pêche".

L'étude a pris en compte les carburants et les techniques de pêche, les fuites des gaz frigorigènes, la construction des navires et engins ou encore le carbone non séquestré par la biomasse pêchée.

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