
Le dirigeant néerlandais d'extrême droite Geert Wilders
par Bart H. Meijer
Le dirigeant d'extrême droite Geert Wilders a annoncé mardi que son Parti de la Liberté (PVV) allait quitter la coalition au pouvoir aux Pays-Bas, ce qui devrait provoquer la chute du gouvernement et probablement de nouvelles élections législatives.
Geert Wilders, dont le PVV est arrivé en tête des dernières élections fin 2023, a justifié sa décision par le refus de ses partenaires de coalition de mettre en oeuvre ses idées pour cesser l'accueil de tous les demandeurs d'asile aux Pays-Bas.
"Pas de signature pour notre plan sur l'asile. Le PVV quitte la coalition", a-t-il écrit sur son compte X.
Le dirigeant d'extrême droite, qui ne fait lui-même pas partie du gouvernement, a dit avoir informé le Premier ministre, Dick Schoof, du départ de tous les ministres PVV du gouvernement. Dick Schoof, fonctionnaire de carrière et sans affiliation politique, n'a pas encore réagi publiquement.
Ce coup d'éclat met un terme à une coalition gouvernementale déjà fragile depuis sa difficile formation en juillet dernier, incapable de parvenir au moindre consensus.
Il devrait entraîner l'organisation de nouvelles élections dans un délai de quelques mois, replongeant la cinquième économie de la zone euro dans l'incertitude politique.
Il risque aussi de retarder toute décision sur une augmentation spectaculaire des dépenses en matière de défense pour répondre aux nouveaux objectifs fixés au sein de l'Otan sous la pression du président américain Donald Trump, sur fond de guerre en Ukraine, envahie par la Russie.
Les Pays-Bas doivent justement accueillir un sommet de l'Otan du 24 au 26 juin à La Haye. Les dirigeants de l'Alliance atlantique y seront donc reçus par un gouvernement uniquement chargé des affaires courantes.
Les partenaires du PVV au sein de la coalition ont réagi avec incrédulité et colère.
"On passe pour des idiots", a dit le chef du parti conservateur VVD, Dilan Yesilgoz. "Il y a la guerre sur notre continent. Au lieu d'affronter ce défi, Wilders montre qu'il ne veut pas assumer de responsabilité."
Nicolien van Vroonhoven, cheffe de la formation centriste NSC, a jugé "incroyable" la décision de Geert Wilders. "Il est irresponsable de faire tomber le gouvernement à ce moment là", a-t-elle dit.
Sans le PVV, les autres partis de la coalition ont théoriquement la possibilité de tenter de former un gouvernement minoritaire. Ils n'ont rien annoncé officiellement mais ne devraient pas tenter cette option.
De récentes études d'opinion ont montré que Geert Wilders a perdu en popularité depuis que le PVV participe au gouvernement, son parti étant désormais à peu près à égalité avec la coalition de gauche entre travaillistes et écologistes, deuxième force à la chambre basse du Parlement, avec environ 20% des intentions de vote.
(Rédigé par Bart Meijer et Ingrid Melander, version française par Zhifan Liu et Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)
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