Une personne sur huit en France rogne sur le chauffage, l'alimentation ou les vacances: le taux de "privation matérielle et sociale" a atteint 12,7% de la population de la France métropolitaine début 2024, en légère baisse sur un an, selon une étude de l'Insee publiée mardi.

( AFP / AURORE MESENGE )
Cet indicateur de la pauvreté, qui repose sur le renoncement des ménages à certains produits ou services, était de 12,9% début 2022 et 13,1% début 2023, précise l'Institut national de la statistique et des études économiques. Le taux global reste toutefois "à un niveau relativement élevé, 0,6 point au-dessus de la moyenne observée entre 2013 et 2020".
Contrairement au taux de pauvreté monétaire basé sur les revenus des ménages, le taux de privation repose sur une série de renoncements à des dépenses liées à la vie courante, comme posséder deux paires de chaussures, se chauffer correctement, manger de la viande ou du poisson tous les deux jours, ou partir une semaine en vacances chaque année.
Si un ménage cumule au moins cinq de ces renoncements parmi une liste de 13 éléments "considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable", il est en situation de "privation matérielle et sociale", ou en d'autres termes "pauvre en conditions de vie".
Sur un an, la privation d’une semaine de vacances par an hors du domicile est en recul: 21% ont ainsi déclaré début 2024 ne pas avoir les moyens de prendre au moins une semaine de vacances hors de leur domicile, soit une baisse par rapport à 2023 (24%).
Même tendance à la baisse concernant le nombre de personnes déclarant avoir des difficultés financières pour s'acheter des chaussures, une privation qui a diminué de 6% à 3% de la population en dix ans. La privation d’Internet devient, elle, résiduelle (1%).
A l'inverse, les privations de protéines et de chauffage sont elles bien plus présentes qu'il y a dix ans même si elles semblent se stabiliser. Début 2024, 12% se disaient être dans l'incapacité financière de chauffer correctement leur logement, contre 6% il y a dix ans. La part de personnes déclarant se priver de repas avec de la viande ou du poisson était elle de 10% début 2024.
Les personnes au chômage, celles qui vivent en famille monoparentale, et les locataires du parc social, sont les plus exposés au risque de privation, selon l'Insee, qui fait état de plus d'un chômeur sur trois concerné.
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