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Orano triple son bénéfice annuel grâce à des contrats japonais et à la hausse des cours de l'uranium
information fournie par Boursorama avec AFP 19/02/2025 à 09:25

( AFP / DAMIEN MEYER )

( AFP / DAMIEN MEYER )

Davantage d'uranium, un médicament anti-cancéreux, des matériaux pour les batteries: dopé par son bénéfice de l'année 2024, le géant français du cycle du combustible nucléaire Orano va accélérer ses investissements pour mener à bien ses ambitions de diversification.

Orano a réalisé un bénéfice de 633 millions d'euros en 2024, presque trois fois plus qu'en 2023 (217 millions d'euros), pour un chiffre d'affaires à 5,87 milliards d'euros (+23%), a indiqué le groupe dans un communiqué mercredi.

Ces résultats bénéficient de la "contribution ponctuelle" de contrats avec des électriciens japonais qui se sont concrétisés avec le retour effectif en 2024 au Japon de déchets radioactifs issus du retraitement de leurs combustible usés à l'usine de La Hague. La loi interdit en effet le stockage de déchets radioactifs ou issus du traitement de combustibles usés en provenance de l'étranger.

A ces contrats s'ajoute l'effet d'"une bonne dynamique des prix" pour les cours de l'uranium naturel, de la conversion et de l'enrichissement (étapes préalables à la fabrication du combustible nucléaire), des marchés dopés par le regain d'intérêt pour l'énergie nucléaire, selon le directeur financier du groupe David Claverie.

Ces résultats "sont exceptionnels au sens où c'est une année atypique", mais s'inscrivant dans une tendance "durablement positive", a indiqué Nicolas Maes, directeur général d'Orano à des journalistes.

"Beaucoup de pays qui envisageaient un arrêt du nucléaire aujourd'hui envisagent de prolonger (leurs centrales), voire de le relancer, certains envisagent d’y venir. Les prix des produits que nous vendons ont sensiblement augmenté du fait de ces perspectives meilleures sur les marchés", a-t-il expliqué.

Ces éléments ont permis d'"absorber" les "impacts négatifs" en 2024 liés la dégradation de la situation de ses filiales minières au Niger, Somaïr, Cominak et Imouraren. "Elle résulte des ingérences répétées des autorités locales nigériennes sur la conduite de nos opérations là-bas, ce qui nous a amené à constater la perte de contrôle de ces filiales" et donc à les sortir des comptes du groupe, a expliqué David Claverie. Annoncées en juillet, les provisions et dépréciations inscrites par Orano s'élèvent à 193 millions d'euros.

- Prendre des parts de marché à la Russie -

Orano a toujours écarté tout risque de pénurie d'uranium à court ou moyen terme pour ses clients électriciens grâce à la diversification géographique de ses zones d'approvisionnements, avec des implantations au Canada et au Kazakhstan, ses premiers fournisseurs. "La meilleure façon de faire face à un monde incertain, c'est d'avoir des options", a résumé Nicolas Maes. Le groupe a signé en janvier avec la Mongolie un accord pour exploiter un vaste gisement, et travaille à des projets en Ouzbékistan et en Namibie.

Après des investissements en 2024 de 980 millions d'euros, le groupe prévoit de les augmenter de 30 à 40% en 2025 pour accompagner son développement dans ses activités nucléaires historiques, et dans ses nouveaux métiers, la médecine nucléaire et les batteries de voitures électriques. Ces deux secteurs pourraient d'ici 2035 "représenter 20 % des revenus" d'Orano, a indiqué Nicolas Maes.

Sa filiale Orano Med associée au groupe pharmaceutique Sanofi développe un médicament anti-cancéreux à base d'un métal rare, le plomb-212. Dans les batteries, Orano s'est associé avec son partenaire chinois XTC New Energy en créant deux co-entreprises en décembre destinées à la production des matériaux critiques à Dunkerque. Une décision d'investissement pour une première usine est attendue pour fin 2025, a indiqué Nicolas Maes.

Orano poursuit par ailleurs des "discussions avec d'autres acteurs européens" sur le recyclage des batteries après l'arrêt en septembre du projet de coentreprise avec le constructeur automobile Stellantis.

En anticipation de ses besoins d'investissement, le groupe a réalisé en octobre une augmentation de son capital de 300 millions d'euros souscrite par l'Etat français, son principal actionnaire à 90,33%.

Dans ses activités historiques, Orano prévoit d'augmenter sa production minière et d'accroître d'un tiers ses capacités d'enrichissement.

Avec l'extension de son usine d'enrichissement au Tricastin, le groupe entend grignoter des parts de marché à la Russie, acteur dominant du secteur, et répondre à une demande de groupes électriciens qui souhaitent moins dépendre de ce pays pour leur uranium enrichi, un composant de la fabrication du combustible.

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