Face à l'"incompréhension" des syndicats, le patronat assure qu'il "ne lâchera pas l'idée".

( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
Le contrat spécifique pour les chômeurs de plus de 60 ans, que le patronat propose de créer, a "irrité" lundi 4 novembre les syndicats, alors que les partenaires sociaux négocient laborieusement sur l'emploi des seniors.
Pour faciliter le recrutement des chômeurs de 60 ans et plus, le patronat veut créer un "contrat de valorisation de l'expérience" permettant de compenser une éventuelle perte de salaire par rapport au poste occupé précédemment par le demandeur d'emploi en utilisant ses droits au chômage. Cette proposition, un temps baptisée "CDI seniors" et qui reprend une mesure déjà discutée lors de la précédente négociation qui avait échoué au printemps, laisse les organisations syndicales plus que sceptiques.
Alors que les discussions doivent s'achever par une dernière séance, le 14 novembre, elles ont globalement fait état d' une troisième réunion sans "grandes avancées" , le négociateur CFTC Frédéric Belouze évoquant "un tour pour rien".
Pour son homologue de la CFDT Olivier Guivarch, la dernière séance sera "très décisive". Sur le contrat seniors, il a fait état d'un "point dur" sur l'exonération progressive de cotisations d'assurance chômage prévue par le patronat pour l'employeur qui recruterait un salarié en contrat de valorisation de l'expérience. "On ne peut pas d'un côté expliquer qu'il faut arrêter de discriminer les seniors (...) et de l'autre que c'est tellement difficile d'embaucher des personnes de plus de 60 ans qu'il faut beaucoup d'aides", a-t-il notamment argumenté.
"Incompréhension"
Côté CGT, Sandrine Mourey a dit son "incompréhension" de voir le maintien de cette mesure dans le projet patronal, un point "assez irritant".
Ce contrat "ne nous va pas depuis le départ" , a tranché Patricia Drevon (FO), tandis que le négociateur CFE-CGC Jean-François Foucard, très dubitatif sur l'impact de ces discussions sur le travail des seniors, a évoqué des discussions "pour faire joli" , la "vraie négociation" se tenant selon lui en parallèle sur l'assurance chômage.
La partie patronale a défendu pour sa part un projet d'accord "équilibré", en soulignant qu'il est lié aux négociations sur l'assurance chômage. "On souhaite cranter dans le paysage que le travail doit prévaloir à l'inactivité", a défendu Hubert Mongon (Medef) au sujet du contrat seniors, Éric Chevée (CPME) admettant des interlocuteurs "perplexes", mais assurant que le patronat "ne lâchera pas l'idée".
Interrogé pour savoir si les exonérations de cotisations étaient un casus belli, Hubert Mongon a néanmoins répondu que "les modalités de mise en œuvre du principe sont parfaitement ouvertes". "Des contre-propositions sont possibles, mettons les sur la table", a-t-il insisté.
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