Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Négociations impitoyables avec les fournisseurs, entorses au droit du travail : "Complément d'enquête" explique les résultats spectaculaires des magasins E.Leclerc
information fournie par Boursorama avec Media Services 15/09/2023 à 14:48

L'enseigne, grande gagnante de l'inflation, pratique parfois des méthodes sans concession, selon l'émission de France 2 diffusée jeudi soir.

L'émission "Complément d'enquête" de France 2, diffusée jeudi 14 septembre, épingle les méthodes de E.Leclerc pour maintenir des prix bas.  ( AFP / LOIC VENANCE )

L'émission "Complément d'enquête" de France 2, diffusée jeudi 14 septembre, épingle les méthodes de E.Leclerc pour maintenir des prix bas. ( AFP / LOIC VENANCE )

Le groupe E.Leclerc, en plein essor depuis plusieurs années, s'est construit autour de la promesse de prix bas, aussi bien côté achats que côté coûts de fonctionnement. Le reportage met en lumière des méthodes sans concessions de l'enseigne, qui pèse près du quart du gigantesque marché de la grande distribution alimentaire en France, dont il est le leader.

Par exemple, "Complément d'enquête" affirme que E.Leclerc achète en promotion à de ses fournisseurs des produits qui seront ensuite vendus hors promotions dans ses magasins. Un magasin est accusé d'avoir employé une intérimaire, payée par un fournisseur pour une animation en rayons, à faire d'autres tâches. On reproche à un autre d'avoir recours à l'image d'un fournisseur agriculteur, bien après la rupture de leurs relations commerciales.

"Tout ce qui coûte nous dégoûte"

Les fournisseurs reprochent régulièrement à E.Leclerc d'être impitoyable dans les négociations. Ce que le médiatique Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique de l'enseigne, assume volontiers - en tout cas vis-à-vis des plus gros industriels.

L'enseigne a été créée en 1948 par Édouard Leclerc, le père de Michel-Édouard. Elle s'est développée sur la promesse du prix bas. Un argument toujours porteur vis-à-vis des clients, d'autant plus dans une période de forte inflation. Pour vendre au meilleur prix, E.Leclerc réduit autant que possible ses coûts de fonctionnement. Dans son "Enquête sur Michel-Édouard Leclerc" (éditions Plon) la journaliste du média spécialisé LSA Magali Picard écrit que son modèle est "le plus économe du paysage de la grande distribution". Elle y cite un adage interne, qui voudrait que "tout ce qui coûte nous dégoûte".

Chaque magasin est une entreprise autonome

"Complément d'enquête" en trouve une traduction concrète dans un magasin. Il est proposé à une candidate à l'embauche un contrat à durée indéterminée avec une lettre de démission antidatée, plutôt qu'un contrat à durée déterminée. Le recruteur explique à cette personne que c'est parce que le CDD est "taxé de façon très importante".

Les conditions de travail chez E.Leclerc, qui emploie 140.000 personnes en France , sont parfois pointées du doigt par les organisations syndicales. Mais elles n'ont souvent que peu de poids dans l'enseigne, en raison notamment de son organisation : chaque magasin, ou presque, est une entreprise autonome. Comme Intermarché, troisième distributeur français, ou Système U, le quatrième, E.Leclerc est en effet un groupement d'indépendants. Au contraire du 2e groupe en France, Carrefour, du Nordiste Auchan ou du Stéphanois Casino.

Résultats spectaculaires

Les 544 patrons, exploitant au total 734 magasins , doivent respecter un certain nombre de règles pour faire partie du "mouvement", notamment celle d'avoir des prix en moyenne moins chers que leurs concurrents. Du point de vue social, la charte E.Leclerc les oblige à reverser aux salariés 25% du bénéfice net annuel avant impôts du magasin, mais "chaque politique sociale relève de chaque magasin", selon Magali Picard.

Résultat, les performances commerciales de l'enseigne sont spectaculaires. Ses ventes ont grimpé de 8,5% en 2022 , pour s'établir à 55,6 milliards d'euros. "La croissance de Leclerc s'est brutalement accélérée au printemps lorsque l'inflation cumulée a dépassé les 20%", relève le spécialiste du secteur Olivier Dauvers, l'enseigne apparaissant alors "comme le refuge ultime aux yeux d'une part importante des consommateurs". Plus prosaïquement, la marque, bien implantée notamment en Bretagne, bénéficie aussi d'un dynamisme de la consommation de plus en plus fort dans le Grand Ouest, qui "se confirme" depuis 2019, comme l'a récemment relevé le cabinet spécialisé Circana.

13 commentaires

  • 16 septembre 08:36

    ceux qui bavent sur les Leclerc, pour quelles raisons y vont ils faire leurs achats.


Signaler le commentaire

Fermer