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Moody’s dégrade la note de la Chine pour la première fois en presque 30 ans
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 31/05/2017 à 11:18

Crédit : Kimon Berlin - L'agence de notation Moody's a dégradé la note de crédit de la Chine.

Crédit : Kimon Berlin - L'agence de notation Moody's a dégradé la note de crédit de la Chine.

L’agence de notation Moody’s a dégradé la semaine dernière la note de crédit de la Chine. La décision n’est pas anodine dans un contexte où les investisseurs restent méfiants vis-à-vis des questions de surendettement et de « bulle immobilière » en Chine.

L’annonce est presque passée inaperçue sur les marchés bien qu’il s’agisse d’un symbole fort. La semaine dernière, l’agence Moody’s a dégradé la note de crédit de l’Etat chinois de « Aa3 » à « A1 », faisant ainsi passer la Chine du rang d’« emprunteur de haute qualité » à celui d’« emprunteur de qualité moyenne supérieure ». L’agence n’avait pas dégradé la note de l’Etat chinois depuis 1989.

« L’agence de notation américaine estime que la solidité financière de la deuxième économie mondiale va quelque peu s’éroder au cours des années qui viennent, du fait du ralentissement de sa croissance et de l’explosion de sa dette » commente David Ganozzi, gérant du fonds Fidelity Patrimoine.

Vendredi, deux responsables de l’agence Moody’s ont également précisé que la note de la Chine pourrait encore être abaissée, les réformes structurelles du gouvernement chinois étant jugées insuffisantes pour ralentir l’envolée de la dette du pays.

Malgré ce pavé dans la mare, la réaction suite à cette annonce a été quasi-invisible sur les marchés. En Chine, les principaux indices boursiers de Shanghai et Shenzhen ont même enregistré une séance de légère hausse suite à cette annonce. Sur les marchés obligataires, les taux souverains chinois ont également peu évolué, la référence à 10 ans restant stable autour de 3,7% en monnaie locale.

Un éventuel mauvais signe pour les dettes d’entreprises chinoises

Pour Charles de Quinsonas, co-gérant du fonds M&G Emerging Markets, la décision de Moody’s n’a rien d’anormal : « La notation de la dette souveraine chinoise semble [désormais] davantage en ligne avec nos propres analyses » affirme-t-il.

Néanmoins, selon lui, « Cette dégradation de la dette pourrait provoquer un regain d’intérêt sur le profil d’emprunteur de la Chine », autrement dit un retour des questionnements sur la soutenabilité des dettes publiques et privées du pays, qui atteindraient désormais près de 260% du PIB national.

Le gérant évoque le risque de diffusion de ces incertitudes aux emprunts des entreprises d’Etat, qui avaient déjà été au cœur des craintes des investisseurs en 2015, notamment dans le secteur industriel qui souffrait de surcapacités et d’investissements non rentables.

« En général, [les entreprises d’Etat] sont très endettées et leur qualité de crédit intrinsèque est médiocre » explique-t-il. Dans ce contexte, le gérant estime que les obligations d’entreprises chinoises pourraient souffrir d’une remontée de leur taux liée à un éventuel regain de scepticisme des investisseurs sur la solidité de leurs fondamentaux.

« Le gouvernement chinois a suffisamment d’instruments dans sa boîte à outils »

Pour Chia-Liang Lian, co-Responsable de la dette émergente chez Western Asset, filiale de Legg Mason, « La récente dégradation de la Chine par Moody’s souligne les immenses défis structurels auxquels doit faire face l’économie chinoise ».

Le gérant de Western Asset relativise néanmoins les éventuelles craintes liées à ce sujet : « Avec cette dégradation de la dette à A1, Moody’s est désormais en ligne avec Fitch sur la notation de la dette chinoise, qui maintient sa notation de la Chine à A+ depuis 2007 ».

Surtout, « Nous pensons que le gouvernement chinois a suffisamment d’instruments dans sa boîte à outils pour naviguer dans le cycle économique en s’orientant vers un chemin plus durable à moyen terme » estime-t-il.

Le gérant voit d’ailleurs d’un œil rassurant le fait que « la réaction de marché post-dégradation a été nulle », signe que les investisseurs semblent bien digérer la nouvelle, du moins à court terme.

H24 Finance pour Boursorama.

1 commentaire

  • 31 mai 14:28

    Et la dette américaine ça vaut quoi?


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