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Manifestations contre le pouvoir au Tchad, environ 50 morts
information fournie par Reuters 20/10/2022 à 23:55

 (Actualisé avec réactions, précisions, contexte)
    par Mahamat Ramadane
       N'DJAMENA, 20 octobre (Reuters) - Une cinquantaine de
personnes ont été tuées et près de 300 autres blessées jeudi au
Tchad lors de manifestations contre le pouvoir.
        Le Premier ministre, Saleh Kebzabo, qui a annoncé le
bilan au cours d'une conférence de presse, a déclaré que son
gouvernement était encore en train de recenser les victimes de
ce qu'il a qualifié d'insurrection armée.
  
        Des organisations de défense des droits humains ont pour
leur part dénoncé des massacres de civils désarmés de la part
des forces de l'ordre intervenues pour mettre fin à des
rassemblements à N'Djamena, la capitale, mais aussi dans
d'autres villes du pays.
  
        Le Tchad vit dans un climat de tension depuis la mort le
20 avril 2021 du président Idriss Déby, qui a fermement tenu le
pays pendant plus de 30 ans et s'est imposé comme un allié des
pays occidentaux, au premier rang desquels la France, dans la
lutte contre les groupes islamistes armés au Sahel.
  
        Le jour même de l'annonce de sa mort, son fils Mahamat
Idriss Déby a pris la tête d'un conseil militaire de transition
censé rester en place pour une durée de 18 mois jusqu'à la tenue
d'élections. Il a toutefois annoncé le 1er octobre que ces
élections étaient repoussées de deux ans.
  
        L'opposition et des organisations de la société civile
avaient appelé à manifester ce jeudi, journée censée marquer la
fin des 18 mois de la transition initiale. Le gouvernement avait
cependant interdit ces rassemblements pour des raisons de
sécurité.
  
        Des manifestants ont toutefois commencé à se rassembler
dès la matinée, certains érigeant des barricades et incendiant
le siège du parti du nouveau Premier ministre.
  
        LA FRANCE CONDAMNE L'UTILISATION D'ARMES LÉTALES
  
        Ancien opposant nommé vendredi dernier à la tête d'un
gouvernement d'union nationale, Saleh Kebzabo a dénoncé une
tentative de soulèvement armé pour prendre le pouvoir et a
affirmé que les responsables des violences seraient traduits en
justice.
  
        Il a déclaré que les manifestants étaient armés et
considérés comme des rebelles, assurant que les forces de
l'ordre n'avaient fait que riposter et se défendre.
  
        La Fédération internationale des droits de l'homme et
ses organisations partenaires au Tchad ont pour leur part
déclaré que les manifestants avaient été victimes d'une violente
répression, avec des cas de tirs à balles réelles, de torture et
d'arrestations arbitraires.
  
        Abdoulaye Diarra, d'Amnesty International, a lui aussi
déclaré que les forces de l'ordre avaient tiré à balles réelles.
Il a dit s'appuyer sur des comptes rendus de témoins et sur
l'analyse de photos et de vidéos prises dans la journée.
  
        Le journaliste tchadien Narcisse Oredje, qui a travaillé
pour Reuters, fait partie des personnes tuées ce jeudi, a
rapporté son frère. 
  
        Le gouvernement a décrété l'état d'urgence et un
couvre-feu de 18h00 à 06h00.
  
        Il a aussi interdit toutes les activités à travers le
pays de la coalition de la société civile "Wakit Tamma" et fermé
pour trois mois les bureaux de sept formations politiques.
  
        Lui-même ancien Premier ministre tchadien, le président
de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a
déclaré sur Twitter qu'il "condamne fermement la répression des
manifestations ayant entraîné mort d'hommes au Tchad", appelant
"les parties (...) à privilégier les voies pacifiques pour
surmonter la crise".
  
        La France, par la voix de la porte-parole du ministère
des Affaires étrangères, a condamné "l’utilisation d’armes
létales contre les manifestants" et souligné qu'elle "ne joue
aucun rôle dans ces événements, qui relèvent strictement de la
politique intérieure du Tchad".
    "Les fausses informations sur une prétendue implication de
la France n’ont aucun fondement", a-t-elle dit.
    Les Etats-Unis et les Nations unies ont exprimé leur
préoccupation.
 (Reportage Mahamat Ramadane, avec Edward McAllister à Dakar et
Chris Gallagher à Washington, rédigé par Sofia Christensen et
Nellie Peyton, version française Lina Golovnya et Bertrand
Boucey)
 

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