(Actualisé avec cérémonie, réactions)
Des dizaines de milliers de personnes brandissant des portraits de Hassan Nasrallah se sont rassemblées dimanche dans un stade des faubourgs sud de Beyrouth pour assister aux funérailles officielles du défunt chef du Hezbollah, près de cinq mois après sa mort lors d'une frappe menée par Israël.
La cérémonie organisée dans l'enceinte de la cité sportive Camille Chamoun, d'une capacité de 55.000 places, a servi à afficher la "résistance" de la milice chiite pro-iranienne, grandement affaiblie depuis les coups que lui a portés cet automne l'armée israélienne et la perte de son allié syrien Bachar al Assad en décembre.
Le nouveau chef du "parti de Dieu", Naim Qassem, s'est adressé à la foule dans un discours retransmis sur les écrans du stade, en assurant que le Hezbollah demeurait "puissant".
"Nous ne nous soumettrons pas et nous n'accepterons pas sans réagir la poursuite des assassinats et de l'occupation", a-t-il martelé.
Après sa mort, annoncée le 28 septembre, Hassan Nasrallah a été inhumé temporairement au côté de son fils Hadi, mort en 1997 en combattant pour le Parti de Dieu.
Ses funérailles officielles ont été retardées dans l'attente du retrait des troupes israéliennes du sud du Liban prévu par l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024 entre Israël et le Hezbollah. Ce retrait devait s'achever le 18 février mais Tsahal a maintenu sa présence sur cinq points jugés stratégiques et mène toujours des raids aériens ciblés contre la milice chiite.
Dimanche matin, des avions de combat israéliens ont encore effectué des opérations dans le sud et l'est du Liban et ont survolé à deux reprises et à basse altitude le lieu des funérailles, la foule scandant "Mort à Israël" à leur passage.
Dans un message sur le réseau social X, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a déclaré qu'il s'agissait d'un "message clair" "Quiconque menace de détruire et d'attaquer Israël - ce sera la fin pour lui. Vous vous spécialiserez dans les funérailles et nous dans les victoires", a-t-il écrit.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, était présent à la cérémonie, ainsi que des délégations représentant les milices chiites irakiennes et les rebelles houthis du Yémen, alliés de Téhéran.
Avant les funérailles, Abbas Araqchi et d'autres hauts responsables iraniens se sont entretenus avec le président libanais Joseph Aoun, qui était invité mais n'a pas assisté aux obsèques.
Selon un communiqué diffusé par la présidence, le chef de l'Etat libanais a déclaré à la délégation iranienne que le Liban était "fatigué de la guerre des autres" et estimait avoir "payé un lourd tribut pour la cause palestinienne".
(Jean-Stéphane Brosse pour la version française)
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