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Les réseaux sociaux sont-ils sexistes ? Oui, répond le Haut Conseil à l'égalité
information fournie par Boursorama avec Media Services 07/11/2023 à 14:21

Le HCE publie mardi 7 novembre un rapport inédit sur la représentation des femmes dans les contenus numériques et leur présence dans la filière professionnelle. Ses conclusions sont sans appel : "que ce soit dans les contenus diffusés ou les métiers exercés, les femmes sont sous-représentées ; invisibilisées, caricaturées ou agressées dans le premier cas, insuffisamment formées ou recrutées dans l’autre."

Une publicité publiée sur Facebook le 9 octobre 2019, pour la marque belge de hamburgers Bicky Burger, représentant un homme brandissant son poing pour frapper une femme portant un récipient de restauration rapide alors que il s'exclame : "Sérieusement, un faux Bicky ?".  ( AFP / KENZO TRIBOUILLARD )

Une publicité publiée sur Facebook le 9 octobre 2019, pour la marque belge de hamburgers Bicky Burger, représentant un homme brandissant son poing pour frapper une femme portant un récipient de restauration rapide alors que il s'exclame : "Sérieusement, un faux Bicky ?". ( AFP / KENZO TRIBOUILLARD )

Pour le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE), "une réalité alarmante" persiste "derrière l’omniprésence des technologies et leurs promesses de progrès". Le HCE dénonce un "cercle vicieux du sexisme", qui exclut les femmes d'un secteur d'avenir qui façonne les mentalités. "Un monde fait par et pour les hommes. Ainsi peut-on résumer le secteur numérique qui a tendance à invisibiliser, caricaturer, agresser et exclure les femmes. Dans les contenus, leur image est déplorable. Dans la filière, leur présence est encore trop minoritaire", observe l'instance, dans un rapport remis mardi à la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes Bérangère Couillard.

Le rapport a analysé les cent contenus les plus populaires sur trois grandes plateformes : YouTube, Instagram et TikTok. Le HCE a interrogé une quarantaine d'experts (Éducation nationale, enseignement supérieur, entrepreneuriat, réseaux sociaux...). Résultats : seuls 8% des vidéos sur YouTube sont faites par des femmes. Sur Instagram, 68% des contenus propagent des stéréotypes de genre et un sur cinq des propos à caractère sexiste. Sur TikTok, 42% des séquences d'humour et de divertissement contiennent des représentations dégradantes des femmes.

"Forte culture sexiste"

"L'image des femmes véhiculée sur internet est problématique et renforce les stéréotypes et le sexisme", déclare la présidente du HCE Sylvie Pierre-Brossolette à l' AFP . Elle souhaite que l'État prenne des "mesures fortes et contraignantes". Cette instance consultative indépendante, placée auprès de la Première ministre, préconise que les plateformes soient astreintes à rendre des "rapports d'auto-évaluation" annuels sur la place des femmes , sous la supervision de l'Arcom (Autorité de régulation de l'audiovisuel et du numérique, ex-CSA), comme doivent déjà le faire les télévisions et les radios.

Pour le HCE, cette image "problématique" des femmes est le reflet d'une "forte culture sexiste" de la filière numérique, largement dominée par les hommes. Seulement 29% des effectifs du numérique en France étaient des femmes en 2020 , dont 16% dans les métiers techniques et 22% dans les postes de direction. Le HCE regrette que les femmes soient "repoussées à la périphérie des avancées technologiques qui façonnent notre avenir". "La France est très en retard. De nombreux pays, dont la Chine et l'Inde, ont plus de femmes dans le secteur numérique", relève Sylvie Pierre-Brossolette.

Pas assez de filles formées

C'est notamment dû à la faible présence des filles dans les filières de formations scientifiques et numériques. À la rentrée 2020-2021, les femmes représentaient 31% des inscrits dans des formations en sciences fondamentales, dans l'enseignement supérieur, et seulement 23% en informatique. Selon le HCE, les femmes choisissent moins les formations scientifiques, "à cause du manque de modèles féminins et d’un frein à l’orientation par l'entourage, mais aussi par peur du sexisme".

"Les images véhiculées dans le numérique laissent penser que les femmes ne sont pas faites pour des métiers scientifiques. Elles sont caricaturées comme des idiotes et des bimbos. Moins les filles étudient le numérique, moins les entreprises peuvent en embaucher", commente encore Sylvie Pierre-Brossolette. Pour casser ce "cercle vicieux", le HCE recommande des "quotas de filles" dans les filières du numérique, au lycée comme dans l'enseignement supérieur, et un "système de bonification" dans ParcoursSup pour les filles qui s'orientent vers ces formations. Il préconise une formation des enseignants à une nouvelle pédagogie dans l'enseignement des mathématiques et du numérique, en mettant en lumière les opportunités professionnelles qu'ils offrent. "C'est injuste car les filles n'ont pas accès à ces métiers d'avenir. Et les entreprises qui manquent de main d'oeuvre sont privées d'un réservoir de compétences", conclut la présidente du Haut Conseil.

1 commentaire

  • 07 novembre 14:28

    Le HCE ! encore une agence bidon pour loger les copains non élu ou réélus. Et ça nous coûte un bras


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