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Les grandes entreprises européennes devront collecter en 2024 une montagne de données concernant leur impact sur l'environnement
information fournie par Boursorama avec Media Services 18/12/2023 à 08:52

Niveau d'émission de gaz à effet de serre, dégradation des espaces naturels, impact sur les communautés locales, mais aussi exposition aux feux de forêts et à la montée des eaux feront partie des informations à publier annuellement, au même titre que les résultats financiers d'un groupe.

( ANP / KOEN VAN WEEL )

( ANP / KOEN VAN WEEL )

C'est une nouvelle directive qui va chambouler les entreprises européennes. Pilier de la stratégie de finance durable de l'Union européenne, la nouvelle directive de la Commission européenne sur la publication d'informations extra-financières (CSRD) entre en vigueur au 1er janvier.

Dès 2024, les grandes entreprises européennes vont ainsi devoir commencer à récolter une montagne de données concernant leur impact sur l'environnement et les risques climatiques auxquels elles sont exposées. Niveau d'émission de gaz à effet de serre, dégradation des espaces naturels, impact sur les communautés locales, mais aussi exposition aux feux de forêts et à la montée des eaux feront partie des informations à publier annuellement , au même titre que les résultats financiers d'un groupe. L'objectif est de mettre sur un pied d'égalité informations financières et extra-financières. Ces dernières doivent désormais être aussi fiables que les premières et seront donc auditées par des certificateurs de comptes externes.

Ce texte a pour but de crédibiliser les données environnementales, sociétales et de gouvernance (ESG) des entreprises et de mieux flécher les investissements vers des groupes réellement tournés vers la transition environnementale, mais s'y conformer ne sera pas une mince affaire.

"Un lourd fardeau"

Le groupe technologique allemand Heraeus parle même auprès de l'AFP de "lourd fardeau" . Mais cette évolution permet une "meilleure transparence", souligne son responsable du développement durable Arthur Charlet.

L'objectif affiché est de "transformer la façon dont on évalue la performance d'une entreprise" et de "faire de la donnée extra-financière le pendant de la donnée financière" , souligne Sylvain Lambert, associé responsable de l'activité développement durable chez PwC France et Maghreb. Et le tout dans un cadre bien défini qui permettra de comparer toutes les entreprises européennes entre elles, d'éviter l'écoblanchiment (greenwashing) et ainsi de mieux diriger les flux financiers.

Une "ambition forte", qui ne constitue "pas une pyramide d'Egypte à gravir mais c'est du travail", prévient Sylvain Lambert. Au total, une société pourra être amenée à publier plus de 1.000 informations , selon l'organisme européen qui a conçu ces normes comptables, certaines sous forme écrite, d'autres chiffrées.

Chaque entreprise devra cependant évaluer elle-même quelles sont les informations "matérielles" à publier, c'est-à-dire quelles thématiques et problématiques la concernent en fonction de son activité.

Le groupe Heraeus, qui finalise actuellement cette analyse, estime à "environ 400 le nombre de points de donnés" à publier dans le rapport de durabilité d'une entreprise, dont les émissions de gaz à effets de serre, les sources d'énergie, le taux d'accidents avec arrêt de travail, ou encore la répartition entre sexes en particulier dans le management.

"Quand on saura quoi reporter, il y aura du travail pour identifier quels tuyaux construire" afin de faire remonter les informations avant de les compiler, explique Sylvain Lambert qui accompagne des entreprises dans leur adaptation aux nouvelles règles.

La France est le premier pays européen à déployer la CSRD . Les autres Etats-membres ont jusqu'au 6 juillet 2024 pour publier un décret national qui transpose la directive européenne.

D'ici 2028, la CSRD couvrira progressivement près de 50.000 entreprises , selon l'Autorité des marchés financiers (AMF) et environ 42.500 selon la Commission européenne.

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