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Les forces syriennes tentent de mater un début d'insurrection alaouite
information fournie par Reuters 07/03/2025 à 13:19

Les forces gouvernementales syriennes tentaient toujours de mater un début d'insurrection alaouite dans le bastion de la communauté de l'ancien président Bachar al Assad sur la côte méditerranéenne, vendredi, un premier test de crédibilité pour les nouvelles autorités de Damas.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les combats ont fait plus de 120 morts ces derniers jours, un bilan que Reuters n'a pas pu confirmer.

Le gouvernement syrien a accusé jeudi des miliciens liés à l'ancien régime de Bachar al Assad d'avoir lancé des attaques coordonnées contre ses forces de sécurité dans la région de Jableh.

Ce début d'insurrection constitue un nouveau défi pour le président par intérim Ahmed al Charaa, l'ancien chef rebelle islamiste qui a pris le pouvoir à Damas en décembre, déjà confronté à l'occupation d'une bande de territoire syrien par Israël le long du plateau du Golan, et au contrôle exercé par les forces kurdes dans le nord-est du pays.

Après les attaques dans la région de Jableh, les troubles se sont étendus aux régions voisines et les autorités ont décrété un couvre-feu nocturne dans les villes portuaires de Tartous et Lattaquié, selon l'agence de presse officielle Sana.

Les forces de sécurité mènent des opérations de ratissage dans les deux villes et dans les montagnes avoisinantes, a ajouté l'agence, citant une source de sécurité. Les habitants sont appelés à rester chez eux.

Un habitant de Lattaquié joint par téléphone a déclaré que les combats duraient depuis 12 heures et que des renforts gouvernementaux étaient arrivés dans la ville. Les forces de Damas sont aussi entrées dans Tartous vendredi matin, où des tirs nourris ont retenti, a dit un habitant.

Selon la source citée par Sana, les forces gouvernementales s'emploient aussi à rouvrir la route menant à Jableh, qui a été coupée par les insurgés pro-Assad.

LES ALAOUITES SE SENTENT MARGINALISÉS

Les Alaouites se sentent marginalisés et se disent victimes de violences depuis la chute de Bachar al Assad, en particulier dans les zones rurales de Homs et de Lattaquié.

Alors qu'Ahmed el Charaa a promis une Syrie inclusive, il ne s'est entretenu avec aucun membre de la minorité alaouite depuis sa prise de pouvoir, alors qu'il a reçu des responsables des minorités kurde, chrétienne et druze.

Les Alaouites composaient l'essentiel de l'appareil de sécurité et de l'administration de l'ancien régime, que les nouvelles autorités de Damas s'emploient à remodeler au prix de licenciements massifs.

Le Conseil islamique alaouite, composé de dignitaires religieux de cette communauté rattachée au chiisme, a rejeté la responsabilité des violences sur le gouvernement, affirmant que "des convois militaires avaient été envoyés sur la côte pour terroriser et tuer des Syriens sous prétexte de lutter contre des 'survivances du régime' (Assad)".

L'Arabie saoudite, qui soutient le nouveau pouvoir de Damas, a au contraire condamné des "crimes commis par des groupes hors-la-loi" et s'est dite prête à soutenir les efforts pour ramener la "paix civile".

La Turquie, autre alliée des anciens rebelles désormais au pouvoir, a également dénoncé des "provocations" qui risquent selon elle de fragiliser les efforts de paix au moment où la Syrie tente d'obtenir la levée des sanctions internationales.

"D'intenses efforts sont en cours pour établir la sécurité et la stabilité en Syrie", a déclaré le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Öncü Keçeli, sur la plateforme X.

(Rédaction de Damas, avec Hatem Maher au Caire, Tala Ramadan à Dubaï, Suleiman al-Khalidi à Amman, Tuvan Gumrukcu à Ankara, Timour Azhari et Tom Perry à Beyrouth ; version française Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)

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