
Le patron du Medef Patrick Martin le 24 juin à Paris ( AFP / ALAIN JOCARD )
Le patron du Medef Patrick Martin a appelé mardi à "corriger" le dispositif de rupture conventionnelle face aux "comportements déviants", sans toutefois l'interdire, par exemple en réduisant la durée d'indemnisation chômage.
"Il faut corriger le dispositif sans fondamentalement le remettre en cause", a affirmé M. Martin, interrogé sur Franceinfo, en réaction à une question portant sur la volonté du gouvernement de s'y attaquer dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage.
Créée en 2008, la rupture conventionnelle est une forme de divorce à l'amiable entre un salarié et son employeur. Avant la création de ce dispositif, le salarié devait soit démissionner - et perdre ses droits au chômage -, soit être licencié, ce qui nécessite un motif et peut être stigmatisant.
La rupture conventionnelle permet de mettre fin à un CDI d'un commun accord et ouvre donc droit aux indemnités chômage (sous réserve d'avoir été salarié au moins six mois). L'employeur verse par ailleurs une indemnité qui ne peut pas être inférieure à l'indemnité légale de licenciement.
Le nombre de ruptures conventionnelles a bondi de 17% depuis 2019, passant d'environ 440.000 à 514.000 en 2024 (à comparer à quelque 2 millions de démissions en 2024, selon la Dares).
Selon Patrick Martin, "il y a des comportements déviants je dirais mais comme il peut y en avoir sur l'assurance chômage, comme il peut y en avoir sur les arrêts de travail, ce sont des minorités de gens qui pénalisent en définitive la collectivité".
"Ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain", a-t-il toutefois affirmé en rappelant que ce dispositif "est une initiative du Medef" qui a permis d'"apaiser" le marché du travail: "on voit que le nombre de contentieux prud'homaux a beaucoup baissé grâce à ces ruptures conventionnelles", a-t-il dit, proposant par exemple de "réduire la durée d'indemnisation".
Le président de l'U2P Michel Picon, interrogé sur RTL, a également jugé nécessaire mardi de "durcir" les conditions de la rupture conventionnelle, afin de la rendre "moins attrayante que ce qu'elle est aujourd'hui pour le salarié".
Mais "il faut garder les ruptures conventionnelles parce qu'elles répondent à un désengorgement des contentieux judiciaires, notamment dans les conseils de prud'hommes. Elle apaisent aussi des situations contentieuses dans le monde du travail", a estimé le représentant des petites entreprises.
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