
Pavel Durov à Paris le 6 décembre 2024 ( AFP / Thomas SAMSON )
Le fondateur et patron de la messagerie Telegram Pavel Durov a été interrogé lundi par les juges d'instruction chargés des investigations à Paris sur la complicité éventuelle de la plateforme avec des agissements criminels, a-t-on appris de sources proches du dossier.
"L'interrogatoire de ce jour a permis à Pavel Durov d'apporter des explications complémentaires démontrant l'inanité des faits objets de l'instruction", ont indiqué dans un communiqué ses avocats à l'issue de l'interrogatoire, qui s'est achevé vers 19H00.
"Nous contestons fermement la légalité de la mise en examen de notre client et celle des nombreux actes d'investigation réalisés au mépris des règles de droit interne et européen", ont-ils ajouté, précisant avoir "déposé de multiples recours afin de faire respecter le droit".
L'entrepreneur russe de 40 ans, costume et casquette noirs, était arrivé vers 10H00 au tribunal de Paris.
Accompagné de quatre de ses avocats, David-Olivier Kaminski, Christophe Ingrain, Robin Binsard et Isaac Arnoud, il a ensuite rejoint le bureau des deux juges d'instruction chargés de cette affaire.
Pavel Durov, naturalisé français en 2021, n'a pas souhaité s'exprimer.
Il s'agissait du troisième interrogatoire depuis sa mise en examen en août 2024 pour une litanie d'infractions relevant de la criminalité organisée.
La justice française lui reproche globalement de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur sa messagerie.
Lors de son première interrogatoire au fond en décembre, il avait reconnu avoir "pris connaissance en garde à vue de la gravité des faits" reprochés à sa plateforme.
Il avait assuré ne pas avoir créé Telegram en 2013 avec son frère "pour les criminels" mais leur présence, "une fraction minime", "a aussi augmenté", avait-il admis. Et promis d'"améliorer" les processus de modération.
Depuis l'interpellation de Pavel Durov à sa descente d'avion fin août 2024 à l'aéroport du Bourget, les autorités judiciaires constatent une meilleure collaboration de Telegram, ont rapporté à l'AFP des acteurs de la criminalité organisée notamment.
"Telegram a toujours respecté les lois de l'Union européenne, y compris le Digital Services Act, et a systématiquement répondu à toutes les demandes judiciaires contraignantes depuis des années", a réagi lundi dans un communiqué la plateforme.
"La seule chose qui a changé après la mise en garde à vue de M. Durov en France, est que les autorités françaises ont commencé à adresser correctement leurs demandes judiciaires à Telegram, conformément au Digital Services Act", est-il ajouté.
Pavel Durov a vu son contrôle judiciaire être allégé par la cour d'appel de Paris et peut, depuis le 10 juillet, se rendre à Dubaï, où il s'est établi, "pour des durées de 14 jours consécutifs au maximum" après en avoir informé les juges d'instruction.
Ses avocats ont également été déposées une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) devant la justice française et une question préjudicielle à la Cour de justice de l'Union européenne, selon l'une des sources.
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