Le pape Léon XIV s'est placé samedi dans les pas du pape François, déclarant aux cardinaux du monde entier son intention de préserver l'"héritage précieux" de son prédécesseur défunt.
Lors de sa première rencontre avec tous les cardinaux depuis son élection le 8 mai, il a demandé à son auditoire de renouveler son engagement envers les réformes de l'Église nées du Concile Vatican II dans les années 1960. Le pape Léon a insisté sur la volonté de François, décédé le 21 avril, d'ouvrir au monde moderne l'Église forte d'1,4 milliard de fidèles et loué son "dévouement total".
"Prenons possession de ce précieux héritage et poursuivons notre chemin", a dit le premier pape américain de l'Histoire.
Souverain pontife pendant 12 ans, François a suscité les critiques de certains cardinaux conservateurs sur des questions telles que la place des femmes dans l'Eglise et l'inclusion des membres catholiques de la communauté LGBT.
Le nouveau pape a dit avoir choisi son nom en partie en souvenir du pape Léon XIII (1878-1903), défenseur de la justice sociale et qui a milité pour un salaire et un traitement équitables des travailleurs pendant la révolution industrielle.
Pour Léon XIV, l'Église doit désormais prendre l'initiative face aux nouvelles menaces telles que l'intelligence artificielle qui lance selon lui "de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail".
Après son discours, Léon a invité les cardinaux à s'exprimer.
"Il a écouté très attentivement, mais il sait qu'il devra prendre des décisions", a déclaré le cardinal irlandais Sean Brady à Reuters. "Mais nous sommes là pour l'aider."
Le cardinal espagnol Aquilino Bocas Merino a qualifié la rencontre de "très cordiale et communautaire" et son collègue tchèque Dominik Duka a évoqué au nombre des sujets abordés celle des catholiques dans la Chine communiste.
Le Vatican et la Chine ont signé en 2018 un accord controversé sur la nomination des évêques dans le pays, qui laisse à Pékin de l'influence sur le choix.
Les conservateurs ont qualifié cet accord, encore secret, de trahison, mais pour Dominik Duka, il est nécessaire de maintenir un dialogue ouvert dans les endroits où l'Église est opprimée, comme avec les pays d'Europe de l'Est pendant la Guerre froide.
Le cardinal allemand Gerhard Müller, qui s'est ouvertement opposé à François sur des questions concernant l'enseignement moral catholique, a déclaré à Reuters que la rencontre de samedi avait été "très bonne et harmonieuse".
Pour être élu pape lors du conclave des 7 et 8 mai à la chapelle Sixtine, Léon, ancien cardinal Robert Prevost, avait besoin d'une majorité des deux tiers de 89 des 133 cardinaux votants.
Le cardinal malgache Désiré Tsarahazana a déclaré à Reuters que Léon avait recueilli plus de 100 voix lors du dernier scrutin dans l'après-midi du 8 mai.
(Reportage de Joshua McElwee et Philip Pullella ; Version française Elizabeth Pineau)
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