Ultime vestige d'un quartier autrefois interlope, le dernier sex-shop de Nevers résiste aux assauts conjugués de YouPorn et Amazon. Voilà 20 ans que Florence tient cette boutique dans un passage sombre, d'où elle observe le monde changer. Son sex-shop, caché près de la gare, est le seul de toute la Nièvre. Les murs sont peints en noir et quelques tentures ? motif panthère ? viennent égayer la boutique où règne un désordre assumé. La clientèle, improbable mélange de ruraux et de citadins, s'est modifiée au fil du temps : les femmes sont arrivées et forment aujourd'hui 40 % des clients.
Les modes suivent le reste du pays avec un léger décalage dans le temps. « On n'est pas à Saint-Tropez », euphémise la gérante. La Nièvre est un des départements de France au PIB le plus bas par habitant. Des anecdotes, glamours et pathétiques, elle en a des centaines. Mais elle les garde pour elle : « La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'il faut de la culture pour assumer une sexualité pleine et entière », explique Florence. La jeune quinquagénaire a reçu une éducation catholique, suivi des études de psycho et travaillé dans les ressources humaines avant de se lancer dans ce commerce tabou. Elle fait parfois lire des textes à des clients de passage, sans leur dire que c'est du Sade, « et lorsqu'ils découvrent que ces textes datent du XVIIIe siècle, ils tombent des nues ».
Les petits jeunes qui...
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