Les ministères publics du Mali, du Burkina Faso et du Niger, trois pays dirigés par des juntes, ont ouvert des enquêtes à l'encontre du journaliste et chercheur français Wassim Nasr, l'accusant d'apologie du terrorisme en raison de ses analyses des attaques djihadistes au Sahel.
Wassim Nasr, qui travaille pour la chaîne France 24, est également spécialiste des questions de sécurité et commente régulièrement l'évolution de l'insurrection armée islamiste qui a débuté en 2012 au Mali avant de s'étendre à d'autres pays ouest-africains.
Son analyse détaillée de l'attaque djihadiste menée le 17 septembre dernier contre plusieurs sites stratégiques de Bamako, la capitale malienne, a été reprise par plusieurs médias.
Les pôles judiciaires antiterroristes malien, burkinabé et nigérien ont publié un communiqué en des termes identiques, diffusé mercredi soir sur les chaînes de télévision des trois pays.
Ils accusent le journaliste français de commentaires "s'assimilant à des actes de publicité et de soutien flagrant aux terroristes et aux actions des terroristes sévissant au Sahel", allusion à la récente attaque de Bamako et à une attaque l'an dernier contre la ville de Djibo, au Burkina Faso.
Des enquêtes ont été ouvertes contre Wassim Nasr pour des chefs de conspiration criminelle, complicité d'actes terroristes et apologie du terrorisme, indique le communiqué.
Wassim Nasr n'a pas commenté directement ces allégations.
"Une pensée aux confrères sahéliens & à ceux qui subissent l’arbitraire de ces régimes dans leur chair", a-t-il écrit sur le réseau social X.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont dirigés par des gouvernements militaires depuis une vague de coups d'Etat qui a débuté en 2020.
Les juntes au pouvoir ont rompu les liens avec leurs anciens alliés occidentaux, à commencer par la France, pour se tourner vers la Russie, elles ont quitté la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et formé leur propre alliance tripartite.
La chaîne France 24 ainsi que plusieurs autres médias internationaux ont été suspendus dans les trois pays.
(Tiemoko Diallo à Bamako et Moussa Aksar à Niamey, avec la contribution de Sofia Christensen, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)
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