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Le Hamas se dit prêt à respecter le cessez-le-feu avec Israël
information fournie par Reuters 13/02/2025 à 12:44

par Nidal al-Mughrabi et James Mackenzie

Plusieurs signaux émis par le Hamas et Israël ont semblé éloigner jeudi la perspective d'une rupture du cessez-le-feu entre les deux parties en dépit d'incertitudes persistantes sur le nombre des otages qui doivent être libérés samedi par le groupe palestinien et d'obstacles liés à l'acheminement de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

La trêve entrée en vigueur le 19 janvier dans l'enclave ne tient plus qu'à un fil depuis que les belligérants s'accusent mutuellement de violer leurs engagements.

Dans un communiqué diffusé jeudi, le Hamas a réaffirmé qu'il souhaitait respecter le cessez-le-feu, "y compris l'échange de prisonniers selon le calendrier spécifié".

Le groupe palestinien, dont un haut responsable, Khalil al Hayya, se trouve au Caire, a déclaré que les médiateurs égyptiens et qataris poursuivaient leurs efforts pour "lever les obstacles et combler les divergences".

Une source palestinienne proche des discussions a assuré que les deux parties étaient convenues de respecter la trêve et de procéder à l'échange d'otages et de détenus palestiniens.

Le Hamas a annoncé lundi qu'il reportait sine die la libération de trois otages prévue samedi, accusant Israël de violer l'accord de cessez-le-feu en refusant l'entrée massive de matériel humanitaire dans la bande de Gaza.

Faisant écho à des propos tenus par le président américain Donald Trump, qui a promis "l'enfer" au Hamas s'il ne libérait pas "tous" les otages, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répondu le lendemain en menaçant de rompre la trêve en cours, qui doit durer 42 jours, sans retour des otages d'ici samedi midi, sans en préciser le nombre.

Dans son communiqué, le Hamas a rejeté le "langage de menaces et d'intimidation" des dirigeants américain et israélien.

L'AIDE HUMANITAIRE AU COEUR DES DISCUSSIONS

Selon le groupe islamiste palestinien, les discussions au Caire portent notamment sur l'acheminement dans l'enclave de maisons mobiles, de tentes, d'engins lourds pour dégager les gravats, de médicaments et de carburant.

Salama Marouf, responsable des relations du Hamas avec les médias, a déclaré à Reuters que 73.000 tentes, sur 200.000 prévues, avaient été envoyées dans le territoire palestinien. Le COGAT, organisme israélien gérant l'administration des territoires palestiniens, a dit avoir autorisé l'acheminement de 400.000 tentes.

Selon des sources proches des services de sécurité égyptiens, du matériel de construction devait être envoyé ce jeudi dans la bande de Gaza, une condition réclamée par le Hamas pour libérer les otages.

Des responsables d'ONG ont déclaré que l'aide humanitaire entrait dans la bande de Gaza malgré d'énormes problèmes logistiques.

"Nous avons constaté une amélioration même si la réponse est loin d'être à la hauteur pour répondre aux besoins de tant d'habitants confrontés aux destructions", a déclaré Shaina Low, du Norwegian Refugee Council basé à Amman, la capitale jordanienne.

Le ministre israélien Avi Dichter, membre du cabinet de sécurité, a dit ne pas croire à la rupture de la trêve par le Hamas. "Ils ne pourront pas donner moins que ce qui est prévu par l'accord", a-t-il dit à la radio publique israélienne. "Je ne crois pas que le Hamas pourra agir autrement."

Jusqu'ici, 16 des 33 otages qui doivent être libérés pendant la première phase de l'accord de cessez-le-feu ont pu rentrer en Israël, en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens.

Les négociations sur une deuxième phase, consacrée à la libération des otages restants et au retrait total des troupes israéliennes de l'enclave, devaient débuter la semaine dernière à Doha mais la délégation envoyée par Benjamin Netanyahu a regagné Israël lundi, deux jours après son arrivée au Qatar.

Les déclarations de Donald Trump sur une prise de contrôle par les Etats-Unis de la bande de Gaza afin d'en faire une "Riviera du Moyen-Orient" vidée de sa population palestinienne, applaudies par le gouvernement israélien et dénoncées par les pays arabes, ont contribué à semer le doute sur l'avenir déjà fragile de l'accord de cessez-le-feu.

(Avec Emily Rose et Maayan Lubell à Jérusalem, Ahmed Mohamed Hassan en Egypte, Jana Choukeir and Clauda Tanios; Jean-Stéphane Brosse pour la version française)

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