(Actualisé avec déclarations de la mère du chercheur, contexte)
La Russie a fait une proposition à la France concernant le chercheur français emprisonné Laurent Vinatier, a déclaré jeudi le Kremlin, ajoutant que la balle est désormais dans le camp de Paris.
"Il y a eu des contacts appropriés entre nous et les Français", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Une proposition a été présentée à la France à ce propos. La balle est désormais dans le camp de la France", a-t-il ajouté.
Lors de sa conférence de presse annuelle le 19 décembre dernier, le président Vladimir Poutine avait déclaré ne rien connaître du dossier et promis de se pencher sur le cas du chercheur, en réponse à une question d'un journaliste de TF1-LCI. Ce dernier a été contacté mardi par Dmitri Peskov qui l'a informé sans autres détails de cette "proposition".
Arrêté en juin 2024, Laurent Vinatier a été condamné à trois ans de prison en octobre de la même année pour ne pas s'être enregistré comme "agent de l'étranger". Il est visé depuis août dernier par une nouvelle accusation d'espionnage.
Interrogée par LCI, la mère du chercheur, Brigitte Vinatier, a fait part de son "espoir".
"Ce qui a été une vraie surprise, c'est que cette proposition arrive si tôt, puisque nous pensions que ce serait peut-être dans une semaine, deux semaines d'autant qu'il y a des échéances qui concernent notre fils", a-t-elle dit.
Lors d'une audience le 21 novembre dernier, a-t-elle précisé, "il a été dit que l'enquêteur avait besoin de plus de temps, que la remise du dossier était repoussée à la fin du mois de janvier et que le procès aurait lieu fin février".
Brigitte Vinatier a ajouté ne pas avoir encore échangé avec le Quai d'Orsay ou l'Elysée depuis la conférence de presse de Vladimir Poutine.
"En revanche, dès demain, nous allons téléphoner aux personnes qui nous reçoivent de la cellule de crise du Quai d'Orsay et voir ce qu'elles en pensent", a-t-elle déclaré.
La France estime que Laurent Vinatier est arbitrairement détenu et demande sa libération.
Le président Emmanuel Macron a rejeté en juillet 2024 les accusations d'espionnage formulées à l'encontre du chercheur par les autorités russes, dénonçant une campagne d'"intoxication" de Moscou en parallèle à la guerre en Ukraine.
S'exprimant lors d'une conférence de presse dans la nuit de jeudi à vendredi à Bruxelles à l'issue du Conseil européen, le chef de l'Etat français a estimé "qu'il va redevenir utile de parler à Vladimir Poutine" dans le cadre des négociations en cours à mettre fin à la guerre en Ukraine.
"Je pense que nous, Européens et Ukrainiens, on a intérêt à trouver le cadre pour réengager cette discussion en bonne et due forme. Sinon, on discute entre nous avec des négociateurs qui vont seuls discuter avec les Russes. Ce n'est pas optimal", a expliqué Emmanuel Macron.
Dmitri Peskov a déclaré dimanche que Vladimir Poutine était prêt à des discussions avec son homologue français "s'il y a une volonté politique commune".
(Dmitry Antonov; Jean-Stéphane Brosse pour la version française)

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