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La présidence syrienne annonce un cessez-le-feu immédiat à Soueïda
information fournie par Reuters 19/07/2025 à 16:20

(Actualisé avec)

Des heurts sporadiques ont été signalés samedi autour de Soueïda, dans le sud de la Syrie, en dépit de l'annonce par la présidence intérimaire d'un cessez-le-feu immédiat après une semaine d'affrontements sanglants entre combattants druzes et bédouins.

Des journalistes de Reuters ont pu entendre des coups de feu à l'intérieur de la ville et vu des obus de mortier s'écraser dans des villages alentour. Un habitant d'une de ces localités, Mansour Namour, a déclaré qu'au moins 22 personnes avaient été blessées.

Les autorités de Damas ont exhorté toutes les parties à respecter cette trêve et annoncé le déploiement de forces gouvernementales dans la province à majorité druze.

Le président syrien par intérim, Ahmed al Charaa, a estimé que la médiation "américaine et arabe" avait permis de ramener le calme dans la région, tout en critiquant Israël pour son intervention contre les forces syriennes dans le sud du pays et à Damas cette semaine.

Ahmed al Charaa a averti que la Syrie ne serait pas "un terrain d'essai pour la partition, la sécession ou l'incitation au sectarisme".

"L'intervention israélienne a poussé le pays dans une phase dangereuse qui menace sa stabilité", a-t-il déploré dans une allocution télévisée.

Israël affirme avoir voulu protéger la minorité druze, également présente - et bien intégrée - dans l'Etat hébreu, alors que des centaines de personnes ont été tuées cette semaine dans la région de Soueïda lors d'affrontements entre combattants druzes d'une part et membres de tribus bédouines sunnites et forces gouvernementales de l'autre.

"Dans la Syrie d'Al Charaa, il est très dangereux d'appartenir à une minorité - kurde, druze, alaouite ou chrétienne", a déclaré sur X le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Cela a été prouvé à maintes reprises au cours des six derniers mois", a-t-il ajouté.

Ahmed al Charaa, ancien chef djihadiste, a pris la tête d'un gouvernement intérimaire après avoir mené victorieusement une coalition de groupes rebelles jusqu'à Damas en décembre dernier et provoqué la chute du régime de Bachar al Assad.

Il a reçu le soutien du gouvernement de Washington, qui appuie sa volonté d'unifier le pays tout en disant vouloir assurer la protection des minorités.

En mars dernier, l'armée syrienne a été impliquée dans des massacres contre la minorité alaouite, à laquelle appartient Bachar al Assad. Des affrontements avaient également déjà eu lieu en mai entre miliciens druzes et forces gouvernementales.

Israël a détruit l'essentiel des armes lourdes de l'armée syrienne après la chute d'Assad et étendu son déploiement dans le sud de la Syrie en disant refuser toute présence islamiste dans cette région.

L'ambassadeur des Etats-Unis en Turquie, Tom Barrack, a déclaré vendredi qu'Israël et la Syrie étaient convenus d'un cessez-le-feu soutenu par la Turquie, la Jordanie et des pays voisins. Il a exhorté les diverses communautés syriennes à "bâtir une nouvelle identité syrienne".

Vendredi, un responsable israélien a déclaré qu'Israël avait accepté d'octroyer aux forces syriennes un accès limité à la région de Soueïda au cours des deux prochains jours.

(Jasper Ward avec Maya Gebaily, Menna Alaa El-Din et Muhammad Al-Gebaly au Caire; version française Camille Raynaud, Zhifan Liu et Jean-Stéphane Brosse)

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