La Poste a annoncé jeudi avoir quasiment triplé son bénéfice net en 2024 à 1,4 milliard d’euros, grâce notamment à la cession de son activité de téléphonie mobile et à une contribution toujours importante de CNP Assurances.
( AFP / GREGOIRE CAMPIONE )
Ce résultat est "un des plus importants de notre histoire" et témoigne "de la solidité du modèle stratégique de La Poste", a assuré son patron Philippe Wahl, depuis douze années à la tête du groupe, dont le troisième mandat s’achève fin juin.
Ces propos sont tenus alors que la Cour des comptes a récemment critiqué la trajectoire financière du groupe et préconisé des coups de rabot sur ses missions de service public.
En 2023, le bénéfice net s'était établi à 514 millions d’euros, une mauvaise performance due à la panne "des deux moteurs de croissance" de La Poste que sont le secteur de la banque et Geopost, sa filiale de colis à l’international, a analysé M. Wahl mercredi, lors d’une présentation à la presse des résultats annuels.
Le retour en grâce en 2024 provient pour partie des revenus de la vente de ses parts de La Poste Mobile à Bouygues Telecom, lui permettant de générer un profit de plus de 500 millions d’euros.
Cette plus-value prouve "qu’on peut créer de la valeur avec la diversification", a lancé le PDG, faisant référence aux critiques de la Cour des comptes qui estime que les activités de diversification de La Poste ne sont pas suffisamment rentables.
D’autre part, comme depuis plusieurs années, l’assureur CNP Assurances affiche toujours une santé financière éclatante, avec 1,58 milliard d'euros de bénéfice net, contribuant largement au profit de l'ensemble du groupe.
La Poste a par ailleurs entrepris en 2024 "un effort de rigueur" sur les investissements, même s'ils restent "élevés" pour soutenir son développement, selon Stéphanie Berlioz, directrice générale adjointe chargée des finances.
Le PDG s'est également réjoui des bons résultats de Geopost, dont le chiffre d'affaires de 15 milliards d’euros est en croissance malgré la relative atonie du secteur de l'e-commerce.
Au total, pour l'ensemble du groupe, le chiffre d’affaires a progressé de 1,5% à 34,6 milliards d'euros.
"Tout ça se fait avec la défense des services publics" pour lesquels "on est sous-compensé" par l’Etat, ce qui coûte 1,2 milliard d’euros à La Poste, a souligné M. Wahl.
L'entreprise assure quatre missions de service public, aujourd’hui déficitaires : la distribution du courrier et de la presse, l’aménagement du territoire ainsi que l’accessibilité bancaire.
La baisse drastique des volumes de courrier et de la fréquentation des bureaux de poste depuis plusieurs années pèse sur sa rentabilité.
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