
La mégafusée Starship de SpaceX sur son pas de tir, à Starbase, au Texas, le 25 août 2025 ( AFP / RONALDO SCHEMIDT )
Après une série noire d'essais entachés d'explosions, la mégafusée Starship du multimilliardaire Elon Musk, développée pour aller sur la Lune et Mars, s'apprête une nouvelle fois à décoller mardi pour un vol test qui sera particulièrement scruté.
Haut de plus de 120 mètres, le mastodonte doit être lancé du Texas à 18H30 locales (23H30 GMT), après des reports dimanche et lundi causés par un problème technique puis un aléa météorologique.
Ce dixième vol test de la plus grande fusée jamais construite fait suite à trois essais s'étant soldés en début d'année par des explosions dans les airs.
Cette succession de déconvenues, à laquelle s'est ajoutée en juin une autre explosion lors d'un test au sol, a semé des doutes sur l'avancement de Starship, alors qu'Elon Musk continue de tabler sur de premiers lancements vers Mars dès 2026.
Bien que SpaceX ait démontré jusqu'ici que ses paris risqués s'avéraient souvent payants, sa mégafusée ne s'est jusqu'à présent "pas révélée fiable", évalue ainsi pour l'AFP Dallas Kasaboski, expert spatial au cabinet de conseil Analysys Mason.
"Les succès n'ont pas surpassé les échecs", estime-t-il, prévenant que ce nouveau vol d'essai soumettrait donc l'entreprise d'Elon Musk à "une forte pression".
- "Milliers de défis techniques" -
Connu pour ses prévisions très optimistes et ses projets fous, cet ancien allié du président américain, Donald Trump, a révolutionné le secteur spatial avec son système de production à la chaîne de fusées réutilisables, et domine aujourd'hui le marché des lancements commerciaux.
Avec Starship, pensée pour mener des voyages interplanétaires, l'entrepreneur le plus riche de la planète veut aller encore plus loin et réaliser son rêve de coloniser Mars.
"Je suis ici pour essayer de construire l'avenir que j'imaginais et dont je rêvais quand j'étais enfant", a-t-il réaffirmé lundi depuis sa base spatiale texane, décrivant un avenir où l'humanité deviendrait "une civilisation spatiale".
Une version modifiée de Starship doit également servir au programme Artémis de la Nasa, qui prévoit le retour des Américains sur la Lune, avec pour objectif d'y maintenir cette fois une présence durable.
Mais avant d'atteindre le satellite naturel de la Terre ou encore la planète rouge, Starship devra relever "des milliers de défis techniques", a concédé M. Musk lundi, tout en se disant "confiant".
Si SpaceX réussit pour l'instant à récupérer le premier étage de sa mégafusée, qui propulse l'ensemble, dans une manoeuvre spectaculaire qu'elle seule maîtrise, ce n'est pas encore le cas pour le vaisseau, qu'elle souhaite également réemployer.
Ce dernier, qui lors des trois derniers vols d'essais a explosé, devra réaliser mardi une série de tests avant de finir sa course dans l'océan Indien.
Quant au propulseur, il ne sera pas rattrapé mais mènera une série d'expérimentations avant de plonger dans les eaux du golfe du Mexique.
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