Les responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont commencé mardi à débattre de la santé de l'économie et du niveau souhaitable des taux directeurs, dans un paysage chamboulé par la quasi-absence de données officielles.
( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / WIN MCNAMEE )
Une majorité d'entre eux devraient pencher pour une baisse d'un quart de point, pour porter les taux directeurs dans une fourchette comprise entre 3,75% et 4%.
Il s'agirait de la deuxième détente de l'année. Le compteur s'est ouvert lors de la précédente réunion, en septembre, pour donner un peu d'air à une économie dont le marché du travail présente des signes de faiblesse, sans pour autant s'effondrer.
La réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) "a débuté à 09H00 (13H00 GMT) comme prévu", a indiqué à la presse un porte-parole de l'institution.
La décision sera rendue mercredi à 14H00 (18H00 GMT).
Lors du vote, au moins une dissension semble acquise, celle du gouverneur Stephen Miran, récemment promu par le président Donald Trump.
Il s'était déjà distingué de ses collègues lors de la précédente réunion — sa première — en estimant que la baisse aurait dû être plus forte, d'un demi point d'un coup.
Il n'a depuis cessé de plaider dans ce sens, sans sembler convaincre les autres banquiers centraux.
Certains sont favorables à une détente accrue, mais à petits pas, comme de coutume.
D'autres paraissent réservés à l'idée d'abaisser les taux directeurs tant que l'inflation n'est pas contenue.
- Le poids du "shutdown" -
La difficulté est qu'ils naviguent à vue pour jauger l'état réel de l'économie. La paralysie budgétaire ("shutdown") aux États-Unis suspend depuis le 1er octobre la compilation et la publication des données officielles.
Les chiffres du chômage en septembre n'ont pas été publiés. Ceux pour octobre risquent de ne jamais être collectés. Concernant le suivi de l'inflation, l'indice CPI a été communiqué avec retard la semaine dernière, mais la jauge préférée de la Fed, le PCE, ne sera probablement pas publié en fin de semaine comme initialement prévu.
Les investisseurs comptent sans ambiguïté sur une baisse mercredi, mais l'étape suivante est moins certaine.
Le président de la Fed Jerome Powell "va s'abstenir de s'engager à quoi que ce soit" pour la réunion de décembre, pronostique auprès de l'AFP Sarah House, économiste pour la banque Wells Fargo.
"D'ici là, beaucoup de données peuvent être publiées qui changent un peu la donne", souligne-t-elle.
Sarah House pense toutefois que le "shutdown" prolongé risque de renforcer la nécessité d'une détente supplémentaire, parce qu'il "n'aide pas la croissance", ne serait-ce que parce que les fonctionnaires dont la paie est suspendue freinent leurs dépenses.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer