( AFP / FABRICE COFFRINI )
L'action de la banque suisse Julius Baer chute mardi en Bourse après un point sur sa stratégie durant lequel elle a annoncé de nouveaux objectifs et de nouvelles mesures d'économies, sans susciter l'enthousiasme des investisseurs.
Le nouveau patron, Stefan Bollinger, arrivé début janvier, a dévoilé un nouveau plan d'économies de 130 millions de francs suisses (139 millions d'euros) d'ici 2028.
Cet ancien cadre de la banque américaine Goldman Sachs, qui cherche à renforcer la gestion des risques après les lourdes pertes de crédit essuyées par la banque avec la faillite de l'empire immobilier autrichien Signa, a également fixé de nouveaux objectifs.
D'ici 2028, il vise notamment une croissance de 4% à 5% pour les entrées de nouveaux capitaux et un ratio coûts-revenus inférieur à 67%.
Vers 9H55 GMT, le titre perdait 1% à 53,44 francs suisses, à contre-tendance du SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, en hausse de 0,09%, les analystes de Jefferies jugeant ces objectifs "raisonnables, quoi que peu inspirants" dans une note de marché.
Un avis partagé par Michael Klien, analyste à la Banque cantonale de Zurich, qui y voit "une évolution, pas une révolution".
Selon lui, le nouveau patron fait évoluer "la stratégie existante avec quelques changements", écrit-il dans un commentaire boursier.
M. Bollinger s'est vu confier les rennes de la banque après les pertes de crédit qui avaient poussé son prédécesseur à la démission près d'un an plus tôt. La banque avait dû inscrire un amortissement de 606 millions de francs dans ses comptes de 2023 en raison des pertes sur des prêts accordés au groupe immobilier Signa.
Interrogé sur l'accueil mitigé réservé à ces objectifs, M. Bollinger a dit lors d'une conférence téléphonique vouloir fixer des "objectifs réalistes, que nous pouvons atteindre".
Depuis son arrivée aux commandes, il a lancé une réorganisation des activités et renforcé la gestion des risques. la banque, spécialisée dans la gestion de fortune, s'est également désengagée du Brésil mais compte se renforcer en Italie.
En février, M. Bollinger avait déjà annoncé 110 millions de francs d'économies pour 2025 et dit envisager 400 suppressions de postes.
Concernant les 130 millions d'économies supplémentaires pour 2028, il ne fournit pas de chiffres sur l'emploi mais table notamment sur "les départs naturels".
Pour réduire ses coûts, la banque est également en train de passer en revue les contrats avec ses prestataires externes, qu'elle pourrait envisager d'intégrer à son personnel, ce qui pourrait se traduire au total plutôt par "une augmentation qu'une diminution des effectifs", a précisé M. Bollinger.
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