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La Banque de France révise en très légère hausse sa prévision de croissance pour le début de l'année 2025
information fournie par Boursorama avec Media Services 09/04/2025 à 11:59

Frémissements dans l'immobilier, rebond de la production industrielle et des services... L'économie française s'est mieux portée que prévu sur le début de l'année.

( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

L'économie française a mieux démarré l'année 2025 que prévu, la Banque de France ayant révisé mardi 8 avril à la hausse sa prévision de croissance, à 0,2% contre 0,1% auparavant.

Cette nouvelle estimation est dans le haut la fourchette de 0,1% à 0,2% prévue précédemment par la banque centrale, "ce qui donne un meilleur départ pour 2025", a déclaré Olivier Garnier, directeur général chargé des statistiques, des études économiques et de l'international, lors d'une conférence de presse. Parmi les facteurs de cette prévision plus optimiste, il a cité le rebond de la production industrielle mesuré en février par l'Institut national de la statistique (Insee), qui table pour sa part sur un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 0,1% au premier trimestre. La Banque de France a interrogé quelque 8.500 entreprises entre le 27 mars et le 3 avril pour son enquête mensuelle de conjoncture, soit essentiellement avant l'annonce des importantes augmentations des droits de douane américains.

Pour l'ensemble de l'année 2025, la banque centrale avait abaissé le 12 mars de 0,2 point sa prévision de croissance, à 0,7%, en raison des incertitudes internationales. Le gouvernement, qui table jusqu'ici sur une progression de 0,9% , devrait à son tour revoir sa prévision lors d'une conférence consacrée aux finances publiques le 15 avril.

Quant à l'impact de la guerre commerciale, le ministre de l'Économie Éric Lombard réunira mercredi les acteurs économiques à Bercy afin de l'évaluer, avant un "conseil des entreprises" lundi alors que l'Union européenne prépare sa riposte avec l'espoir, selon le ministre, d'aboutir à une "désescalade".

Selon la Banque de France, l'activité économique a bénéficié entre janvier et mars d' un "rebond" dans l'industrie manufacturière et les services marchands , ces derniers ayant souffert fin 2024 du contrecoup des Jeux olympiques de Paris. Sur le seul mois de mars, les entreprises ont signalé une progression de l'activité dans l'industrie, tirée par l'aéronautique et l'automobile. "Dans un contexte d'incertitude sur l'’avenir de la filière (modalités de transition vers la voiture électrique), les constructeurs accentuent leur production des modèles anciens, les véhicules hybrides notamment", a expliqué la Banque de France dans un communiqué.

Les droits de douane poussent à la prudence

Le textile-habillement s'est aussi inscrit en hausse , en particulier le luxe où "il a pu y avoir de la production et des livraisons en anticipation des hausses de droits de douane à venir", selon Olivier Garnier. Des livraisons anticipées ont aussi concerné, dans une moindre mesure, les spiritueux. Une progression a également été observée dans les services, notamment l'hébergement-restauration, à l'inverse du travail temporaire dans un contexte de baisse de l'emploi.

L'augmentation est bien plus légère dans le bâtiment , le chef économiste évoquant "des frémissements de la demande dans le secteur de la maison individuelle en lien avec le dispositif du prêt à taux zéro" et la baisse des taux d'intérêt.

Concernant le mois d'avril, les anticipations d'activité sont à interpréter avec "précaution", l'enquête n'intégrant pas encore les mesures douanières annoncées le 2 avril par le président Donald Trump, a-t-il prévenu. Les entreprises ont dit pour le moment s'attendre à une nouvelle progression de l'activité dans l'industrie et les services, mais plus modérée, tandis qu'elle évoluerait peu dans le bâtiment. À l'exception de l'aéronautique, elles jugent toujours les carnets de commandes dégarnis.

En raison d'un manque de visibilité, l'indicateur d'incertitude de la Banque de France, basé sur une analyse textuelle des commentaires des entreprises, est légèrement remonté en mars dans les trois grands secteurs d'activité.

Mais "le mois d'avril ne sera pas forcément celui qui pourrait être le plus impacté" par la guerre commerciale, a estimé Olivier Garnier, les droits de douane additionnels de 20% pour les importations européennes entrant en vigueur le 9 avril.

Concernant la fixation des prix de vente, la situation s'est normalisée, retrouvant des niveaux pré-Covid, y compris dans les services marchands qui étaient encore à la traine en la matière.

Les difficultés de recrutement sont restées stables en mars (mentionnées par 19% des entreprises), nettement moindres qu'au sortir de la pandémie en 2022 et 2023, de même que les difficultés d'approvisionnement (10% contre 9% en février).

6 commentaires

  • 09 avril 16:35

    C’est l’Élysée qui écrit leur bulletin de conjoncture


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