La consommation des ménages au Japon a progressé en juillet, après deux mois de recul, selon des données officielles publiées vendredi par le ministère des Affaires intérieures, mais ce sursaut reste bien en deça des estimations.
( AFP / PHILIP FONG )
De leur côté, les salaires réels ont évolué de manière décevante marquant une certaine stagnation de l'économie nippone.
Les dépenses des foyers japonais ont augmenté de 0,1% sur un an en juillet, après deux mois de baisse, en juin (-1,4%) et mai (-1,8%).
Le consensus d'économistes sondés par l'agence Bloomberg tablait sur une hausse plus significative (+1,2%) pour cet indice, renforçant les inquiétudes quant à la faiblesse de la croissance économique globale au cours de ce trimestre.
La consommation dans l'archipel est mise à mal depuis début 2022, à la fois par l'inflation et la faiblesse du yen qui était accentuée par la politique accommodante de la Banque du Japon (BoJ) - celle-ci ayant finalement relevé son taux le 31 juilllet -, fragilisant le pouvoir d'achat des ménages.
La quasi-stagnation des données publiées vendredi "indique que l'économie pourrait perdre de son dynamisme au cours des trois mois précédant septembre", selon des informations de l'agence Bloomberg.
Les salaires réels restent positifs (+0,4%) en juillet mais en net recul par rapport au mois précédent (+1,1 %) selon des données distinctes publiées jeudi, dans l'ombre de l'augmentation considérable des revenus du travail de juin.
Cette hausse - la première depuis mars 2022 dans l'archipel -, avait laissé miroiter une amélioration des perspectives d'une reprise de la consommation et de l'émergence du cercle vertueux de croissance recherché par la Banque du Japon (BoJ).
"Je pense que tout le monde s'attendait à ce qu'une croissance positive des salaires stimule la consommation, mais cela n'a pas fonctionné comme prévu", a analysé Yutaro Suzuki, économiste chez Daiwa Securities auprès de l'agence Bloomberg.
"Je ne pense pas que la situation empire, mais en même temps, je n'ai pas l'impression qu'elle progresse", a-t-il ajouté.
Alors que la BoJ tente depuis longtemps d'instaurer un cycle économique vertueux dans lequel la hausse des salaires stimulerait la consommation, les données de vendredi suscitent des inquiétudes quant aux perspectives du gouvernement de sortir enfin de cette période de déflation, au moment même où s'amorce une transition à la tête de l'Etat.
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