
Des Palestiniens revenant d'un site de distribution d'aide de la Fondation humanitaire à Gaza (GHF) soutenue par Israël et les Etats-Unis, dans le centre de la Bande de Gaza, le 3 août 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza, où Israël a réautorisé mardi l'entrée partielle des marchandises privées.
Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël, qui veut porter le dossier "au centre de l'agenda mondial".
"Aujourd'hui (mardi), une réunion de sécurité restreinte se tiendra au cabinet du Premier ministre", réunissant notamment les ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et le chef d'état-major de l'armée, a annoncé dans la matinée la chaîne de télévision N12.
La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire la décision à venir: "Netanyahu veut que l'armée israélienne conquière toute la bande de Gaza", résume la radio publique Kan.

Une enfant palestinienne se tient devant le corps d'une personne tuée en venant chercher des vivres dans un site de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) soutenue par Israël et les Etats-Unis, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 août 2025 ( AFP / - )
Plusieurs membres du cabinet ayant parlé avec le Premier ministre "ont confirmé qu'il a décidé d'étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus", toujours selon Kan.
"Le sort en est jeté. Nous allons pour la conquête totale de la bande de Gaza", assure également le quotidien Ma'ariv.
Des médias comme N12 évoquent toutefois une "tactique de négociation", et spéculent sur une possible opposition du chef d'état-major de l'armée, le lieutenant-général Eyal Zamir, à ce projet.
"Le chef d'état-major doit exprimer sans détour sa position professionnelle devant les responsables politiques. Je suis convaincu qu'il le fera", a commenté sur X le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar.
- "La balle dans le camp de l'occupant" -
En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

Des proches pleurent une victime d'un bombardement israélien nocturne qui a frappé un camp de déplacés à Khan Younès, le 5 août 2025 ( AFP / - )
En Israël sur le sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée -, et dans le monde pour alléger les souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de "famine généralisé" selon l'ONU.
"La balle est dans le camp de l'occupant (ndrl: Israël) et des Américains", a réagi pour l'AFP un dirigeant politique du Hamas, Hossam Badran, affirmant la volonté du mouvement "d'arrêter la guerre et mettre fin à la famine".
"Les médiateurs sont toujours en contact avec nous, mais jusqu'à présent, il n'y a pas de nouvelles propositions ou idées, et aucun développement concernant la reprise des négociations", a-t-il ajouté, assurant que son mouvement était "prêt à reprendre les pourparlers là où ils se sont arrêtés", sur un constat d'échec en juillet.
- Fruits et légumes -
Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile à Gaza, y a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées de manière "contrôlée et progressive" pour "augmenter le volume de l'aide (...) tout en réduisant la dépendance à l'égard de (...) l'ONU et des organisations internationales".

Largage aérien d'aide humanitaire au dessus de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 août 2025 ( AFP / - )
Un nombre limité de commerçants seront autorisés à envoyer dans Gaza "des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d'hygiène" sous réserve "d'un contrôle de sécurité rigoureux", visant à "empêcher l'implication" du Hamas, a détaillé le Cogat.
Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide internationale, mais n'autorise l'entrée, par voie terrestre ou largages aériens, que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.
Au moins 1.373 Palestiniens ont été tués depuis la mise en place le 27 mai d'un nouveau système de distribution d'aide via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF) soutenue par Israël et les Etats-Unis, la plupart par des tirs israéliens, "alors qu'ils cherchaient de la nourriture", a accusé l'ONU la semaine dernière.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.933 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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