L'armée israélienne a bombardé mardi un hôpital de la bande de Gaza, tuant un journaliste palestinien qu'elle avait blessé lors d'une prédédente frappe aérienne, a annoncé le ministère de la Santé de l'enclave.
Les autorités israéliennes affirment que Hassan Aslih, qui était suivi par des centaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux, avait participé aux massacres du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël en les documentant.
Ahmed Siyyam, un responsable de la protection civile de Gaza, a déclaré à Reuters que la frappe israélienne avait visé le troisième étage d'un bâtiment de l'hôpital Nasser de Khan Younès, où des dizaines de personnes étaient soignées.
Deux patients, dont Hassan Aslih, ont été tués et plusieurs autres ont été blessés, a précisé le ministère de la Santé.
L'armée israélienne a dit dans un communiqué avoir ciblé "d'importants terroristes du Hamas qui opéraient depuis un centre de commandement et de contrôle" situé dans l'hôpital. Elle ne les a pas nommés.
Le bâtiment hospitalier et les équipements médicaux ont subi d'importants dégâts, montrent des images tournées par Reuters.
"Je suis arrivé à l'hôpital sans savoir si je devais pleurer les martyrs, soigner les patients et les blessés ou m'occuper du personnel qui ne se sent plus en sécurité", a déclaré Atef al Hout, directeur de l'hôpital Nasser.
Selon la Fédération internationale des journalistes (FIJ), basée à Paris, au moins 160 journalistes et personnels des médias palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre. Israël interdit l'entrée des journalistes étrangers dans l'enclave.
Les autorités locales, contrôlées par le Hamas, avancent le chiffre de 215 morts et accusent Israël de cibler délibérément les journalistes, ce que nie le gouvernement israélien.
Hassan Aslih dirigeait le média Alam24 et travaillait comme photojournaliste indépendant, ce qui l'avait amené à travailler pour plusieurs organes de presse occidentaux.
Il avait été blessé le mois dernier lors d'une frappe aérienne meurtrière contre une tente hébergeant des réfugiés dans l'enceinte de l'hôpital Nasser.
(Rédigé par Nidal al-Mughrabi au Caire, avec la contribution de Hussam al-Masri et Hatem Khaled à Gaza; version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)
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