
Anthropic va interdire aux entités sous contrôle en majorité chinois d'utiliser ses services d'intelligence artificielle (IA), a annoncé vendredi le géant technologique américain ( AFP / Kirill KUDRYAVTSEV )
Anthropic va interdire aux entités sous contrôle en majorité chinois d'utiliser ses services d'intelligence artificielle (IA), a annoncé vendredi le géant technologique américain, dans le cadre d'un renforcement des restrictions dans les régions marquées selon lui par l'autoritarisme.
"Cette mise à jour interdit l'accès aux entreprises ou organisations" qui par leur structure "sont soumises à un contrôle depuis des juridictions où nos produits ne sont pas autorisés, comme la Chine, quel que soit l'endroit où elles ont des activités", a indiqué la société dans un communiqué.
Les entreprises basées en Chine, ainsi que dans d'autres pays tels que la Russie, la Corée du Nord et l'Iran, ne pouvaient déjà plus accéder aux services d'Anthropic pour des raisons juridiques et de sécurité.
Mais malgré ces restrictions, certains groupes continuaient d'y accéder "de diverses manières, par exemple par l'intermédiaire de filiales constituées dans d'autres pays", a-t-elle précisé.
Anthropic a déclaré que la mise à jour de ses conditions d'utilisation affecterait les entités détenues à plus de 50%, directement ou indirectement, par des entreprises basées dans ces territoires.
Au motif, selon elle, que "la sûreté et la sécurité du développement de l'IA nécessitent un engagement collectif pour empêcher son utilisation abusive".
Anthropic, fondée en 2021 par d'anciens d'OpenAI, a lancé l'IA Claude début 2023. Elle affirme aujourd'hui compter plus de 300.000 clients professionnels et avoir quasiment multiplié par sept le nombre d'abonnés susceptibles de générer plus de 100.000 dollars de revenus par an.
La start-up a récemment annoncé valoir désormais 183 milliards de dollars, après une nouvelle levée de fonds massive.
"C'est la première fois qu'une grande entreprise américaine d'IA impose une telle interdiction formelle et publique", a déclaré Nicholas Cook, avocat spécialisé dans le secteur de l'IA et fort de 15 ans d'expérience au sein de cabinets internationaux en Chine.
"L'impact commercial immédiat pourrait être modeste, car les fournisseurs américains d'IA sont déjà confrontés à des obstacles sur ce marché et les groupes concernés ont choisi eux-mêmes leurs propres technologies d'IA développées localement", a-t-il déclaré à l'AFP.
Mais "une telle position soulèvera inévitablement des questions quant à savoir si d'autres adopteront ou devraient adopter une approche similaire".
Un dirigeant d'Anthropic a déclaré au Financial Times que cette décision aurait un impact sur les revenus de "quelques centaines de millions de dollars".
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