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Hydrogène: Symbio prévoit de supprimer plus de 350 postes près de Lyon
information fournie par Boursorama avec AFP 03/12/2025 à 16:51

( AFP / OLIVIER CHASSIGNOLE )

( AFP / OLIVIER CHASSIGNOLE )

Le fabricant de piles à hydrogène pour les transports Symbio a annoncé mercredi la suppression de plus de 350 postes sur son usine flambant neuve de la banlieue de Lyon, après le retrait comme client de son actionnaire Stellantis.

Un plan de restructuration a été présenté dans la matinée aux représentants du personnel de cette coentreprise du fabricant de pneumatiques Michelin, de l'équipementier automobile Forvia et du constructeur Stellantis, qui détiennent chacun un tiers du capital.

Il prévoit "une réduction des effectifs d'environ 70%", soit "plus de 350 suppressions de postes sur les 530 actuels", écrivent les élus du Comité économique et social (CSE) dans un communiqué transmis à l'AFP.

C'est un plan social "d’une violence sociale rare dans notre secteur", ajoutent-ils, en jugeant les "mesures d'accompagnement" proposées à ce stade "pas dignes des capacités financières" des actionnaires.

Le plan laisse "les salariés dans une totale incertitude et un désarroi omniprésent", poursuivent le secrétaire du CSE Vincent Guilly et le délégué CFDT Pierrick Balestrière, en appelant tous les acteurs "à prendre leurs responsabilités".

Selon un communiqué de la direction, Symbio "s'engage dans une restructuration majeure" pour survivre à la disparition des commandes prévues pour Stellantis, et devra "se redimensionner" avec le maintien de 175 postes seulement.

"La poursuite de nos activités passe par une transformation profonde et difficile", estime le PDG de Symbio Philippe Lucas, cité dans le document. "Je veillerai personnellement à ce que le processus de transition et l’accompagnement humain qui en découle soient exemplaires".

- "Accord de refinancement" -

Petite start up innovante à ses débuts en 2010, Symbio avait grossi avec l'entrée à son capital des géants de l'industrie et avait inauguré en décembre 2023 en grande pompe la plus grosse usine de piles à combustible d'Europe à Saint-Fons (Rhône).

Pour équiper des utilitaires, des bus ou encore des pick-ups, l'usine devait produire 15.000 systèmes à hydrogène en 2024, puis monter à 50.000 par an d'ici 2026. Environ 80% de sa production était dédiée à Stellantis.

L'État avait investi à hauteur de 600 millions d'euros, dans le cadre d'un plan européen de subventions, et plaçait beaucoup d'espoir dans cette "gigafactory". "La transition énergétique et écologique arrive maintenant", s'était félicitée la ministre de la Transition énergétique de l'époque, Agnès Pannier-Runacher, lors de l'inauguration.

Mais Stellantis n'a "jamais concrétisé ces volumes en commandes fermes", selon les élus du CSE, et en juillet le constructeur a officialisé son retrait, expliquant ne pas voir de "perspectives de rentabilité économique à moyen terme".

Michelin avait alors condamné une "décision inattendue, brutale et non concertée".

Stellantis avait à l'époque évalué à 700 millions d'euros le coût de la fin de ce programme dans l'hydrogène.

Une conciliation avait ensuite été engagée devant le tribunal de commerce, afin d'obtenir une compensation financière. Un "accord de refinancement" a été conclu fin novembre, selon la direction qui ne donne pas de chiffres sur son montant.

- Vapeur d'eau -

Les véhicules à hydrogène fonctionnent grâce à une forme pure du gaz combinée à de l'oxygène dans une cellule à combustion qui génère de l'électricité, et ne dégage que de la vapeur d'eau.

Sur le papier, l'hydrogène a beaucoup d'avantages pour les utilitaires: une recharge rapide; un système plus léger et compact que celui des voitures électriques, qui occupe donc moins de charge utile; une bonne autonomie et de la vapeur d'eau à l'échappement.

Les systèmes à hydrogène demandent aussi moins de métaux stratégiques, comme le cobalt, que les voitures électriques.

Elle a aussi des inconvénients: pour que l'extraction d'hydrogène soit rentable, il faut une énergie très peu chère et en grande quantité; les infrastructures de transport du gaz, comme les stations de distribution, doivent être déployées.

Renault a aussi mis en liquidation début 2025 son usine d'utilitaires à hydrogène de Flins (Yvelines). Parmi les constructeurs automobiles, seuls Toyota, Hyundai et BMW continuent d'y croire avec de petits programmes de développement et une poignée de véhicules dans les rues.

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