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Groupes de niveau au collège : la réforme n'est pas encore précisée, mais elle rencontre déjà un fort rejet des enseignants
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/02/2024 à 11:30

En attendant de connaître la dimension exacte de la réforme, les principaux syndicaux de l'Éducation sont dans un état d'esprit "de tension et d'attente".

( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

Dès septembre, les élèves de 6e et de 5e doivent être répartis en trois groupes de niveau pour le français et les mathématiques. Le projet annoncé par Gabriel Attal et désormais suivi par la nouvelle ministre de l'Éducation Nicole Belloubet, suscite un fort rejet dans la communauté éducative, qui espère se faire entendre.

Retour sur les questions en suspens autour de ce futur dispositif, inclus dans la réforme plus globale dite du "choc des savoirs", dans l'attente des précisions attendues de la rue de Grenelle.

• Pourquoi des groupes de niveau ?

À partir de septembre, les élèves de 6e et de 5e doivent être répartis, pour les cours de mathématiques et de français, en trois groupes à effectifs réduits : "à besoins", "faible à moyen", et "satisfaisant et au-delà" . Pour le reste des matières, comme l'histoire-géo ou l'anglais par exemple, chacun sera dans sa classe d'origine.

Le groupe des élèves le plus de difficulté n'excédera pas quinze personnes, selon le ministère.

Le but ? "Élever le niveau scolaire de tous" et "mieux répondre aux besoins de chaque élève" , en réponse aux mauvais résultats de la France dans la dernière enquête internationale Pisa. De tels groupes de niveau sont annoncés aussi en 4e et en 3e à partir de septembre 2025.

• Pourquoi ça bloque ?

Risque de stigmatisation des élèves et manque de moyens pour mettre en place ces groupes : l'annonce, début décembre, a mécontenté les syndicats d'enseignants. Des parents d'élèves se sont aussi joints à la fronde.

Ce projet "organise l'école du tri social , avec de plus en plus d'inégalités territoriales", déplore Laurène Thibault, professeure d'histoire-géographie au collège Moulin-Joly de Colombes (Hauts-de-Seine). Banderoles apposées sur les grilles des collèges, rassemblements, manifestations : les actions se sont multipliées début 2024 contre ces futurs groupes.

Le SNPDEN-UNSA, syndicat majoritaire des chefs d'établissements, chargés de mettre en œuvre les groupes de niveau dans les collèges, juge cette réforme lancée par Gabriel Attal "contraire à (ses) valeurs" et considère aussi les moyens largement insuffisants pour la déployer.

Selon le ministère, ce dispositif nécessitera 1.150 professeurs de français supplémentaires et autant de mathématiques . Et ce alors que le métier d'enseignant n'attire plus.

• Quelles réponses de la nouvelle ministre ?

Nicole Belloubet, qui a succédé le 8 février à Amélie Oudéa-Castera, tente de déminer un sujet inflammable. Son entourage indique qu' elle travaille, dans "le souci du dialogue" , avec les acteurs de l'Éducation pour s'assurer que les conditions de mise en œuvre soient "les plus réussies" : ses arbitrages sont attendus d'ici début mars pour savoir comment va concrètement s'appliquer cette mesure.

En déplacement vendredi dans le Haut-Rhin, Nicole Belloubet a assuré qu'elle "aur(ait) les postes" pour mettre en place les groupes de niveau, notamment grâce à des "personnels contractuels", "formés" et "accompagnés" , faute d'un nombre suffisant d'enseignants titulaires.

Quelques jours plus tôt, en réponse à ceux qui craignent des groupes figés, elle avait précisé qu'ils seront flexibles et que les classes resteront hétérogènes. " Il n'y aura pas 'le groupe des mauvais'" et "'le groupe des bons'" , selon la ministre, pour qui le risque de stigmatisation n'existerait que si les enfants étaient toujours maintenus dans "le groupe des plus faibles".

Si la mesure a été lancée par Gabriel Attal, aujourd'hui chef du gouvernement, l'ex-rectrice et élue socialiste a aussi défendu sa marge de manœuvre en arrivant rue de Grenelle : "Ce n'est pas le Premier ministre qui est à mon bureau tous les jours."

• Retour de vacances d'hiver sous tension ?

En ce lundi, c'est la reprise pour les enseignants et les élèves de la zone C (Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse et Versailles), soit les plus grosses académies. L'intégralité des 12 millions d'élèves seront de retour en classe le 11 mars.

Dans quel état d'esprit ? Le mois de mars, "on le sent assez convulsif" , estime Clément Poullet, secrétaire général de la Fnec FP-FO. Une pétition intersyndicale contre le "choc des savoirs" a recueilli plus de 52.000 signatures, selon le Snes-FSU. "C'est à la fois un climat de tension et d'attente : il est urgent de trancher" , selon Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa.

13 commentaires

  • 26 février 19:02

    M3078 ça s'appelle les commissions paritaires composées pour moitié de représentants de l'administration et de représentants élus issus des syndicats


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