
( AFP / BEN STANSALL )
Le plus grand distributeur d'eau du Royaume-Uni, Thames Water, en grande difficulté financière, a annoncé vendredi chercher à boucler un nouveau financement de 3 milliards de livres (3,6 milliards d'euros) pour écarter les risques d'un plan de sauvetage public.
Thames Water "propose une transaction pour étendre sa marge de liquidité" qui "comprend jusqu'à 3 milliards de livres d'argent frais" mais aussi "l'accès à des réserves de trésorerie et à des extensions de dette", a expliqué l'entreprise dans un communiqué.
Ce financement, déjà approuvé par des créanciers de Thames Water détenant environ 6,7 milliards de livres de dette de la compagnie, sera à présent soumis aux actionnaires de la maison mère du distributeur, Thames Water Utilities Holdings.
Si l'accès aux réserves de trésorerie et extensions de dette sont validés, Thames Water disposera de liquidités suffisantes pour fonctionner jusqu'à février. Si le financement supplémentaire est approuvé, cela lui laissera jusqu'à octobre 2025, voire mai 2026 en cas de besoin.
Thames Water est la plus grande compagnie d'eau du Royaume-Uni, desservant 16 millions de clients à Londres et dans la vallée de la Tamise.
Criblée de dettes, l'entreprise est détenue par un consortium d'actionnaires dont les fonds de pension canadien Ontario Municipal Employees Retirement System et britannique Universities Superannuation Scheme.
La situation précaire du groupe alimente depuis des mois les spéculations sur la nécessité d'un potentiel très coûteux plan de sauvetage public si l'entreprise ne parvient pas à trouver les financements privés dont elle a besoin.
Thames Water avait affirmé en août qu'un plan de financement proposé par l'autorité britannique de l'eau (Ofwat) n'était pas tenable financièrement, et estime qu'elle devrait augmenter les factures jusqu'à 59% d'ici 2030 pour tenir ses objectifs, notamment environnementaux.
Les compagnies des eaux britanniques, privatisées depuis 1989, sont sous le feu des critiques depuis plusieurs années pour le déversement de quantités importantes d'eaux usées dans les cours d'eau et en mer, en raison de sous-investissements dans un système d'égouts qui date, pour une grande partie des infrastructures, de l'époque victorienne.
L'Ofwat doit rendre son verdict le 19 décembre sur les plans de financement des compagnies des eaux britanniques, qui déterminera surtout de combien celles-ci seront autorisées à augmenter leurs factures pour investir. Sa décision pourrait être décalée à janvier et sera susceptible d'appel.
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