(Actualisé avec bilan de victimes, contexte, appel de plus de 20 pays pour la fin de la guerre)
Les chars israéliens sont entrés pour la première fois lundi dans les zones sud et est de la ville de Deir al Balah, dans le centre de la bande de Gaza, où, selon des sources israéliennes, l'armée soupçonne que des otages du Hamas sont détenus.
La zone abrite de nombreux Palestiniens déplacés par plus de 21 mois de guerre et des centaines ont fui vers l'ouest ou le sud après qu'Israël a émis un ordre d'évacuation dimanche, affirmant qu'il cherchait à détruire les capacités et les infrastructures du Hamas.
Selon des médecins de Gaza, au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans les tirs de chars qui ont touché huit maisons et trois mosquées de la zone de Deir al Balah.
À Khan Younès, une frappe aérienne israélienne a tué au moins cinq personnes, dont un homme, son épouse et leurs deux enfants dans une tente, ont indiqué les médecins.
Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi qu'au moins 130 personnes avaient été tuées et plus de 1.000 blessées par les tirs et les frappes militaires sur l'ensemble du territoire au cours des dernières 24 heures, soit un des bilans les plus lourds de ces dernières semaines.
Israël n'a fait aucun commentaire sur ces déclarations dans l'immédiat.
Le Royaume-Uni, la France et plus de 20 autres pays ont appelé lundi à la fin immédiate de la guerre à Gaza et dénoncé le modèle d'acheminement de l'aide humanitaire organisé par Israël qui alimente l'instabilité et prive les habitants de l'enclave de leur dignité.
"Nous (...) nous joignons pour transmettre un message simple et urgent : la guerre à Gaza doit cesser maintenant", peut-on lire dans un communiqué signé notamment par les ministres des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, de France, d'Italie, du Japon, d'Australie, du Canada ou encore du Danemark.
"Nous sommes prêts à prendre des mesures supplémentaires pour soutenir un cessez-le-feu immédiat et une voie politique vers la sécurité et la paix pour les Israéliens, les Palestiniens et l'ensemble de la région."
Des sources israéliennes affirment que l'armée était restée à l'écart jusqu'à présent de Deir al Balah car elle soupçonne le Hamas d'y détenir des otages.
Au moins 20 des 50 otages encore en captivité à Gaza depuis les attaques du 7 octobre 2023 seraient encore en vie.
Les familles des otages ont exprimé leur inquiétude pour leurs proches et ont demandé à l'armée de leur expliquer comment elle comptait les protéger.
LA FAMINE S'AGGRAVE
L'escalade militaire intervient alors que les autorités sanitaires de Gaza ont mis en garde contre le risque de "décès massifs" dans les jours à venir en raison de l'aggravation de la famine qui, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien, a tué au moins 19 personnes depuis samedi.
Elles déplorent par ailleurs le fait que les hôpitaux manquent de carburant, d'aide alimentaire et de médicaments.
Selon le ministère de la Santé, une unité spéciale israélienne a arrêté dans le sud de l'enclave Marwan al Hams, chef des hôpitaux de campagne, lors d'un raid qui a tué un journaliste local et en a blessé un autre à l'extérieur d'une installation médicale gérée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Un porte-parole du CICR a déclaré que l'institution avait admis et soigné des patients blessés lors de l'incident, mais qu'il ne ferait pas d'autres commentaires sur leur état afin de protéger leur vie privée.
Il s'est dit "très préoccupé par la sécurité" autour de l'hôpital de campagne.
L'armée israélienne n'a pas répondu à une demande de commentaire dans l'immédiat.
L'UNRWA, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, a déclaré sur X lundi qu'elle recevait des messages désespérés de Gaza faisant état de famine, y compris de la part de son propre personnel, alors que les prix des denrées alimentaires ont été multipliés par 40.
"Pendant ce temps, juste à l'extérieur de Gaza, l'UNRWA a stocké dans des entrepôts suffisamment de nourriture pour l'ensemble de la population pendant plus de trois mois. Levez le siège et laissez l'aide entrer en toute sécurité et à grande échelle", a-t-elle écrit.
(Reportage Nidal al-Mughrabi, version française Diana Mandia, édité par Augustin Turpin et Kate Entringer)
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