La France, l'Egypte et la Jordanie ont appelé lundi à l'issue d'un sommet tripartite au Caire à une reprise immédiate de la trêve dans la bande de Gaza, un appel également lancé à Genève par six agences de l'Onu qui déplorent une nouvelle catastrophe humanitaire dans l'enclave palestinienne.
Paris, Le Caire et Amman demandent "un retour immédiat au cessez-le-feu pour que les Palestiniens soient protégés et reçoivent de l'aide humanitaire en quantité et dans les plus brefs délais", selon un communiqué de la présidence française.
"La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", rappellent les trois pays.
Le président français Emmanuel Macron, son homologue égyptien Abdel-Fattah al Sissi et le roi Abdallah de Jordanie se sont entretenus à ce sujet au téléphone avec le président américain Donald Trump, a fait savoir l'Elysée.
Dans le cadre de sa visite officielle en Egypte entamée lundi, Emmanuel Macron doit se rendre mardi à El Arich, la ville du Nord-Sinaï la plus proche de la frontière avec Gaza.
Il doit notamment faire le point sur place "avec un certain nombre d'acteurs humanitaires présents sur le terrain qui pourront lui présenter la situation dans sa gravité", a fait savoir l'Elysée avant son départ au Caire.
Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (OCHA), l'armée israélienne a réoccupé ou ordonné l'évacuation des habitants de 65% du territoire de la bande de Gaza depuis qu'elle a rompu le 18 mars l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur en janvier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu ayant refusé d'entamer les négociations qui devaient théoriquement mener à la fin définitive du conflit.
Israël impose depuis début mars un embargo total à la bande de Gaza, provoquant de graves pénuries et une augmentation des victimes civiles touchées par les bombardements ou souffrant de la faim et du manque de médicaments.
"Plus de 2,1 millions de personnes sont prises au piège, bombardées et affamées à nouveau, tandis qu'aux points de passage, les vivres, les médicaments, le carburant et les abris de fortune s'accumulent et que les équipements vitaux sont bloqués", dénoncent les six agences de l'Onu - dont OCHA et le Programme alimentaire mondial (PAM) - dans leur déclaration conjointe publiée lundi.
Benjamin Netanyahu, qui a reçu le soutien de Washington, assure qu'il ne mettra pas fin à l'offensive militaire tant que le Hamas n'aura pas relâché les otages qu'il détient encore, et dont la libération devait à l'origine intervenir dans le cadre des négociations qu'il a refusé d'entamer.
(Michel Rose à Paris et Olivia Le Poidevin à Genève, rédigé par Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)
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