Le "Cape Ann", déployé par TotalEnergies dans le port du Havre depuis octobre 2023, a été prié de plier bagage par une décision de justice.
Le Cape Ann, dans la Manche, en septembre 2023 ( AFP / LOU BENOIST )
Symbole de la crise énergétique consécutive à l'invasion russe en Ukraine, le terminal méthanier installé par TotalEnergies dans le port du Havre vit ses dernières semaines. L'Etat mettra ainsi fin le 8 mai au maintien en exploitation du "Cape Ann", navire dôté d'équipements de regazéification dont TotalEnergies avait annoncé le démantèlement fin novembre à la suite d'une décision judiciaire. "A compter du 8 mai 2026, il est mis fin au maintien en exploitation du terminal méthanier flottant", est-il écrit dans l'arrêté publié au Journal officiel, qui cite notamment la décision du tribunal administratif de Rouen datée du 16 octobre.
"Filet de sécurité" face à l'incertitude en approvisionnement
Le Cape Ann, avait été ancré en octobre 2023 dans le port du Havre, afin de sécuriser l'approvisionnement du pays en gaz naturel liquéfié (GNL) — du gaz sous forme liquide livré par navires depuis les zones de production. Son installation avait été décidée en 2022 par l'État et autorisée par arrêté en avril 2023, dans le contexte de la guerre en Ukraine et des craintes de pénuries d'énergie en Europe, liées à la quasi-interruption des livraisons de gaz russe dans les gazoducs terrestres.
TotalEnergies souligne avoir "mis à disposition de la France, à ses frais et sans aucune subvention publique", ce terminal qui a agi comme un "filet de sécurité", en cas de pics de demande ou de tensions d'approvisionnement, souligne le groupe dans son communiqué.
Le 25 novembre, TotalEnergies avait annoncé "démobiliser son terminal méthanier flottant (FSRU) du Havre" indiquant qu'il "n'est plus aujourd'hui nécessaire, comme en témoigne son absence d'utilisation et comme l'a constaté le tribunal administratif de Rouen". Le projet avait fait l'objet de multiples recours en justice portés par des associations de défense de l'environnement au nom de la lutte contre le réchauffement climatique qui avaient finalement obtenu gain de cause.
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